Législatives 2022 : que risquent les candidats socialistes dissidents après l'accord avec la France insoumise ?
Le Parti socialiste a entériné à 62%, jeudi soir, l'accord avec la France insoumise pour les prochaines élections législatives. Mais alors que des voix discordantes se sont fait entendre chez les socialistes, on vous explique ce que risque désormais un candidat socialiste s'il se présente malgré tout, en dehors des termes de l'union.
Après l'accord entre la France insoumise et le Parti socialiste, entériné ce jeudi soir par le conseil national du PS avec 62% de votes favorables, la question des candidatures socialistes dissidentes se posent.
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L'accord a été validé par 167 membres du conseil national tandis que 101 ont voté contre et 24 se sont abstenus. Les socialistes sont donc divisés et des figures du parti ont d'ores et déjà annoncé qu'elles soutiendront les candidatures de candidats socialistes dissidents.
Avant même que l'accord ne soit voté, le coordinateur national de La France insoumise, Adrien Quatennens, avait ainsi déjà affirmé que "chaque formation sera engagée" à exclure de potentiels dissidents. "On ne peut pas tolérer qu'on passe un accord sur une répartition et qu'il y ait des dissidences, avait-il plaidé. Mais je pense qu'on peut faire confiance et, qu'en sincérité, on se hisse à la hauteur du moment."
“Ceux avec qui nous avons discuté font partie de ceux qui n’ont pas envie de rester pieds et poings liés éternellement à l’héritage de François Hollande”, déclare Adrien Quatennens. “Il y a une clarification en cours au PS, elle est sans doute salutaire.” pic.twitter.com/ODyQRKQFNQ
— franceinfo (@franceinfo) May 4, 2022
Des figures du PS ne souhaitent pas respecter l'accord
"Mitterrand, c'était ça la radicalité, et pourtant nous l'avons fait", s'est exclamé Olivier Faure, jeudi soir après le vote du conseil national du PS, avant de déclarer qu'il fallait arrêter d'avoir "la gauche la plus bête du monde". Réponse de la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy, cheffe du courant minoritaire, qui s'est insurgée: "L'accord que vous avez négocié demande de nous excuser, de faire repentance, de nier une partie de notre histoire".
Une ligne de dissidence portée également, par exemple, par la présidente de la région Occitanie Carole Delga, qui souhaite soutenir six candidats PS dans son territoire, même face à des candidatures "insoumises", écologistes ou communistes. C'est le cas aussi du maire du Mans et ancien ministre de l'Agriculture de François Hollande Stéphane Le Foll, qui s'est dit prêt, mercredi 5 mai sur France 2, à "conduire la campagne" pour les législatives des dissidents du PS.
Cependant, la direction du Parti socialiste est très claire : chaque candidat socialiste dissident qui se présentera face à un candidat de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes), sera exclu du parti.
Un bras de fer interne va donc se poursuivre dans les prochains jours en la direction et Carole Delga. La direction souhaite, en revanche, lancer dès ce vendredi 6 mai, leur campagne dans les 70 circonscriptions obtenues dans le cadre de cet accord. Une trentaine sont jugées "gagnables". Mais les circonscriptions de trois sortants ont été sacrifiées : celle de David Habib dans les Pyrénées-Atlantiques, Christian Hutin dans le Nord (qui ne souhaitait pas se représenter) et Michèle Victory dans l'Ardèche. Auxquelles s'ajoute la 1ère circonscription dans la Loire de Régis Juanico (Générations), que le PS pensait récupérer.
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