Législatives 2024 : "Je me réveille plusieurs fois dans la nuit", confient des Français, "anxieux" depuis la dissolution de l'Assemblée nationale
Depuis quelques nuits, Jean-Marc connaît ses premières insomnies. "J'ai 60 ans et je n'ai jamais connu ça", analyse ce fonctionnaire rencontré à Marseille. L'angoisse liée aux élections législatives le réveille, lui qui "d'habitude dort d'un trait", se réveille "plusieurs fois dans la nuit". Et il n'est pas le seul. Ce scrutin imprévu a réveillé de nombreuses angoisses ou inquiétudes, liées à son résultat.
Des journées difficiles, voilà comment Annick résume son mois de juin, elle qui a pleuré lors de l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale. Les larmes ont très vite laissé place aux disputes en famille. "On s'engueule parce que tout le monde n'a pas les mêmes points de vue", confie Annick qui préfère en rire.
Marcel aussi a vu ce sujet de conversation devenir omniprésent dans tous ses espaces de sociabilisation. "Dès qu'on se retrouve à table, on en parle, dès qu'on est devant la télévision, à moins de regarder un match de football… On en parle", note le père de famille, qui s'est surpris à boire davantage d'alcool désormais, "que ce soit une petite bière ou un petit punch, ce que je ne faisais jamais avant".
La crainte d'éventuelles violences le soir du second tour
L'une des principales craintes évoquées par les personnes interrogées par franceinfo : d'éventuelles violences le soir du second tour, et aussi celle d'avoir une France ingouvernable. "C'est un peu comme une charge mentale, une musique de fond à laquelle on pense", raconte Margaux, qui travaille dans un hôpital. Ce qui la rend anxieuse, "en tant que femme, en tant que mère", c'est de savoir à quoi vont ressembler le "système de santé" et le service public pour ses enfants "qui sont à l'école".
Cette angoisse politique s’inscrit dans une accumulation, "qui vient s'ajouter à l'angoisse économique liée à l'emploi, liée à l'actualité internationale", note Lucien Chauliac, président du premier syndicat de médecins libéraux dans les Bouches-du-Rhône.
Toutes ces sources d'angoisse confiées au micro de franceinfo ne surprennent en tout cas pas le psychologue marseillais Sébastien Pélissier.
"Pratiquement tous les patients, à un moment donné de la consultation, évoquent ce sujet. Des patients qui n'avaient jamais avant forcément abordé de questions politiques."
Sébastien Pélissier, psychologueà franceinfo
Ses conseils : agir par le vote et se confier. Comme Jean-Marc, par exemple, qui confie en discuter tous les matins à la machine à café avec ses collègues, ou encore en parler à ses proches, voire sur les réseaux sociaux.
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