Législatives : En marche ! accuse un candidat LR de faire coller ses affiches par un employé de sa collectivité locale
Dans la 14e circonscription des Bouches-du-Rhône, Anne-Laurence Petel (En marche !) accuse Stéphane Paoli (Les Républicains) de détournement des moyens publics. "C'est une dénonciation calomnieuse", réplique l'élu.
Un peu d'huile de coude, un balai, un peu de colle et quelques affiches... A première vue, la scène photographiée mercredi 31 mai par une militante d'En Marche ! à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) est un classique de campagne électorale. A ceci près que le colleur d'affiches de Stéphane Paoli est vêtu d'une tenue fluo siglée Pays d'Aix (CPA), un territoire de la métropole Aix-Marseille-Provence dont le candidat des Républicains aux législatives est un élu.
Contactée par franceinfo, l'auteure du cliché, qui préfère rester anonyme pour des raisons professionnelles, raconte. "Il était 11 heures. Je roulais avenue Jules-Ferry, j'ai vu une équipe de deux personnes. Celui qui collait était habillé avec une tenue de travail de la CPA. Je me suis arrêtée et j'ai sorti mon téléphone", retrace-t-elle. Selon ses dires, les deux hommes viennent immédiatement à sa hauteur : "Ils m'ont demandé ce que je voulais. Moi, quand je colle, je ne demande rien aux gens qui s'arrêtent. J'ai trouvé ça curieux." Elle fait mine de rechercher une adresse, avant de s'éloigner et de revenir pour prendre de nouveaux clichés, agacée par la situation.
Je ne paye pas des impôts pour que des gens collent des affiches du candidat Les Républicains.
Une militante En marche !à franceinfo
"C'est une dénonciation calomnieuse"
C'est alors que, selon son récit, les choses s'enveniment : le colleur se dirige vers son véhicule, balai à la main. Elle démarre en trombe, avant d'être poursuivie quelques instants dans les rues de la ville. La militante prévient immédiatement l'équipe de sa candidate, Anne-Laurence Petel, qui se fend d'un communiqué de presse. "La candidate La République en marche ! somme M. Paoli et son équipe de cesser leurs pratiques illégales", tonne le communiqué intitulé "détournement de moyens publics". A franceinfo, le directeur de campagne d'Anne-Laurence Petel, Mathieu Morateur, précise : "Nous demandons que les règles soient respectées et que les personnels publiques ne soient pas mis à contribution."
La loi interdit de faire appel aux fonctionnaires de sa collectivité pour faire campagne sur leurs heures de travail. Joint par franceinfo, Stéphane Paoli se défend de toute irrégularité, notant que le camion est un véhicule loué pour sa campagne, comme le montrent les images et le contrat fourni à franceinfo par le candidat. "[Le colleur d'affiches] avait fini sa journée parce qu'il travaillait de 5 heures à midi, explique l'édile, copie du contrat de travail à l'appui. Pour des raisons de commodité, il ne s'est pas changé." Stéphane Paoli voit dans cette "dénonciation calomnieuse" une manœuvre politique.
Anne-Laurence Petel en est réduite à cette extrémité pour tenter de faire parler d’elle, car elle sait que sa campagne ne bénéficie d’aucun élan sur le terrain.
Stéphane Paoli, candidat LRà franceinfo
Le candidat Les Républicains se dit prêt à porter l'affaire devant la justice. "Si Mme Petel et son équipe persistent dans ces calomnies, je me réserverai naturellement la possibilité d’attaquer en diffamation", assène-t-il. Une menace de poursuite qui n'inquiète pas la militante En marche ! : "Qu'il porte plainte, c'est très bien". Elle maintient, captures d'écran de son téléphone à l'appui, que les photos ont été prises entre 11h01 et 11h03. Une heure avant la fin de service du colleur d'affiches. "C'est impossible, impossible, réplique Stéphane Paoli. Je suis très serein là-dessus."
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