: Reportage Législatives 2022 : "Moi, je ne parle ni de fâchés, ni de fachos", assure le communiste Fabien Roussel qui bataille face au RN dans le Nord
Dans la 20e circonscription du Nord, le communiste Fabien Roussel est candidat à sa succession, investi par la Nupes. Face à lui, Guillaume Florquin, du Rassemblement national, distancé de moins de deux points. À quelques heures de la fin de la campagne du second tour des législatives, le duel s'annonce serré.
Dans son fief de Saint-Amand-les-Eaux, Fabien Roussel ne fait pas en pas sans serrer des mains, tout sourire : quelques jours avant le deuxième tour des élections législatives, pour gagner le bras de fer avec le Rassemblement national, le communiste veut se montrer partout. "C'est extrêmement chronophage de faire ça, explique-t-il. J'ai dû voir plusieurs milliers de personnes en l'espace de cinq semaines ! Trouvez moi une autre circonscription en France où le Front national fait 60% et qu'il y a un candidat de l'alliance qui se présente avec un dissident en face. Je suis le seul ! J'ai été peut être dans la pire situation."
Pas question de parler de la Nupes
Et pour ne braquer personne, pas question de parler de la Nupes, ou de Jean-Luc Mélenchon, avec qui il prend ses distances, ni même de les faire apparaître sur son tract de campagne : le député sortant noie le poisson pour le consensus. "Moi, je prends pas les gens à rebrousse-poil, je ne leur parle pas mal, je veux d'abord les écouter et partir de ce qu'ils ont dans leur tête pour essayer de les convaincre", assure-t-il.
"Ma manière de faire de la politique, c'est d'aller voir les gens les bras ouverts avec un sourire bienveillant. Moi, je ne parle ni de fâchés, ni de fachos : il y a des gens, et il y a des gens qui souffrent."
Fabien Rousselà franceinfo
Le candidat Rassemblement national, Guillaume Florquin, mise de son côté sur le porte-à-porte, lors duquel il glisse ses tracts avec le portrait de Marine Le Pen.
Et tente de déconstruire l'image se son adversaire communiste. "Déjà, il y a beaucoup de cinéma, indique-t-il. Des gens sont gentils avec lui, mais comme il existe des communistes qui sont gentils avec moi, qui me font la bise ! Et pourtant, ce n'est pas pour autant qu'on vote par amitié. On vote surtout pour des idées. Ce n'est pas seulement un homme souriant, c'est aussi derrière une idéologie d'extrême gauche !" Il tape aussi sur la Nupes qui porte la candidature de Fabien Roussel.
"Tout le monde sait que la Nupes est une vaste supercherie : un coup, ils sont d'accord, un coup, ils ne sont pas d'accord. En attendant, M. Roussel est prisonnier de M. Mélenchon."
Guillaume Florquinà franceinfo
"Fabien Roussel est prisonnier de cet accord, poursuit-il, et donc il siègeront ensemble à l'Assemblée nationale. Moi je suis là pour dénoncer tout cela parce que je suis sûr que les habitants ne veulent pas de burkini, d'éoliennes et d'immigration dans leurs territoires." Il en oublierait presque leur ennemi commun : l'abstention, dans cette circonscription où six électeurs sur dix n'ont pas voté au premier tour des législatives.
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