Trois choses à savoir sur les investitures des Républicains pour les législatives
Le Conseil national du parti Les Républicains se réunit samedi à Paris. Il doit notamment investir les candidats aux législatives. Mais de nombreuses circonscriptions ne sont pas encore attribuées.
Ils sont officiellement candidats. Samedi 14 janvier, François Fillon est solennellement investi candidat de la droite à la présidentielle, presque deux mois après sa victoire à la primaire. Lors de cette réunion, le Conseil national des Républicains va également voter pour valider les investitures aux élections législatives. La Commission nationale d'investiture, dirigée par le député filloniste de Paris Jean-François Lamour, s'est réunie à trois reprises dans la semaine. Il reste pourtant encore de nombreux trous dans la raquette. Franceinfo vous explique pourquoi.
Les députés cumulards priés de faire un choix
François Fillon l'a dit et répété : il ne reviendra pas sur l'interdiction du cumul des mandats. Pourtant de très nombreux députés LR, qui sont aussi maires, seront investis samedi par le Conseil national. Ce doit être le cas notamment de Benoist Apparu, député-maire de Châlons-en-Champagne (Marne), ou d'Arnaud Robinet, député-maire de Reims (Marne). "Ce sont des choix difficiles à faire, ils ont remporté leur mairie pour la première fois en 2014, certains n'ont pas envie d'abandonner leurs électeurs. On va leur laisser du temps pour se décider", dit un proche de François Fillon. De 50 à 60 députés sont concernés, dont certains, comme Jean-François Copé et Christian Jacob, mènent une fronde sur ce sujet, rappelle Le Monde.
"François Fillon ne sous-estime pas le malaise qui existe chez ces élus", reprend ce proche. "D'autant plus qu'ils savent que le candidat a l'opinion publique avec lui sur cette affaire". Un "malaise" parfois lié à des questions matérielles : en renonçant à leur indemnité de député pour ne percevoir que celle de maire, certains élus peuvent y perdre beaucoup. "Certains députés aimeraient faire ça 'à l'ancienne', en menant campagne avec un suppléant qui, au final, sera le vrai candidat. Mais on ne va pas les laisser faire !", prévient-on dans l'entourage de François Fillon.
La commission d'investiture devrait recevoir ces candidats indécis dans les semaines qui viennent pour leur demander qui serait leur remplaçant idéal s'ils renonçaient à se présenter. Et leur demander de se prononcer dans un délai raisonnable... Car la direction du parti ne veut pas de candidat de dernière minute, qui manquerait de temps pour faire campagne.
La négociation n'est pas finie avec l'UDI
C'est l'un des nœuds de l'alliance, toujours pas scellée, entre Francois Fillon et l'UDI (qui a soutenu Alain Juppé lors de la primaire) : le nombre de circonscriptions réservées au parti centriste. Et il ne sera pas dénoué samedi... "On est prêts à leur en laisser une cinquantaine, ils en veulent 75... Ce n'est pas dramatique", minimise-t-on à la direction de LR. Lors de la convention nationale, quelque 75 circonscriptions devraient donc être gelées dans le cadre de ces négociations : une cinquantaine, d'ores et déjà identifiées par la direction des Républicains, et une vingtaine d'autres, encore dans la balance.
La direction des Républicains envisage aussi le cas de circonscriptions où seraient présents à la fois un candidat LR et un candidat UDI. "Est ce que cela serait un drame s'il y avait une primaire dans certaines circonscriptions ? Quand on a deux bons candidats potentiels..." fait mine de s'interroger un proche de Fillon. Dans son esprit, cette "primaire" serait en fait le premier tour des législatives, qui permettrait de départager les deux prétendants. Evidemment, Les Républicains ne prendront pas de risques : ce cas serait réservé aux circonscriptions où cette compétition ne peut pas leur barrer l'accès au second tour.
Les "cas" les plus sensibles pas tranchés
Il reste encore une quinzaine de "cas compliqués", où les investitures sont toujours gelées. Soit parce qu'il y a plusieurs candidats toujours en lice. Soit parce qu'il s'agit de cas sensibles. La circonscription de Patrick Balkany par exemple, la cinquième des Hauts-de-Seine. Le député, qui fait face à plusieurs procédures judiciaires, a jeté l'éponge en juin dernier, mais sa tentative d'imposer son ancienne attachée parlementaire a également échoué. Et d'après Le Parisien, sa succession reste un casse-tête.
Le cas d'Henri Guaino n'est pas non plus tranché : le député des Yvelines se présente à la présidentielle, sans être passé par la case primaire. Un comportement qui conduit la commission d'investiture à geler sa circonscription : elle n'est attribuée à personne pour le moment. Tout dépendra en fait de son attitude à venir.
En décembre, l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy s'était fendu d'une tribune dans Le Monde, extrêmement critique sur la politique économique de François Fillon. S'il persiste dans cette veine, peu de chances qu'il soit investi par le parti.
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