La mairie de Paris dénonce une "manœuvre électoraliste" du gouvernement après le rejet d'un amendement à l'Assemblée visant à instaurer une police municipale
Le ministre chargé des Collectivités territoriales Sébastien Lecornu a plaidé que l'amendement ne permettait pas de créer une telle police "dans de bonnes conditions" sur le plan juridique, des ressources humaines ou encore du financement.
La mairie de Paris dénonce une "manoeuvre électoraliste" de la part du gouvernement. La municipalité a regretté, vendredi 22 novembre, le rejet d'un amendement à l'Assemblée nationale qui aurait permis la création d'une police municipale à Paris, promise par la maire PS, Anne Hidalgo, pour 2020.
En dépit des soutiens de l'opposition, dont les candidats à la mairie de Paris, et députés Pierre-Yves Bournazel (Agir) et Cédric Villani (candidat dissident et député LREM), l'amendement a été rejeté à l'Assemblée dans le cadre de l'examen du projet de loi Engagement et proximité.
"L'intérêt général devrait toujours primer !"
"C'est une occasion manquée qui fait perdre du temps et de l'énergie", a regretté auprès de l'AFP le Premier adjoint Emmanuel Grégoire. "C'est sciemment qu'il ne l'a pas fait en raison de la proximité des élections municipales" en mars" et "pour ne pas permettre à Anne Hidalgo de créer une police municipale", a estimé l'élu, dénonçant une "manoeuvre électoraliste inadmissible".
Dans un tweet vendredi en fin de journée, Anne Hidalgo a estimé que "l'intérêt général devrait toujours primer !".
L’intérêt général devrait toujours primer ! #PoliceMunicipale #Paris https://t.co/SAH8fYi93l
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) November 22, 2019
De son côté, le rapporteur Bruno Questel (LREM), qui a émis un avis défavorable à l'amendement, a estimé auprès de l'AFP que "le sujet est suffisamment lourd de conséquences" pour ne pas être adopté "au détour d'un amendement sur un texte qui porte sur l'engagement et la proximité de l'ensemble des communes de France et de Navarre".
L'élu macroniste a également regretté une "forme d'instrumentalisation des débats à des fins électorales dans le cadre des municipales". Le ministre chargé des Collectivités territoriales Sébastien Lecornu a plaidé que l'amendement ne permettait pas de créer une telle police "dans de bonnes conditions" sur le plan juridique, des ressources humaines ou encore du financement.
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