"Le sujet ce n'est pas les journalistes, ce sont les électeurs" : comment Anne Hidalgo s'éloigne des médias pour sa campagne des municipales à Paris

Elle en a fait une stratégie de campagne pour ces élections municipales : si les huit prétendants à la mairie de Paris accueillent à bras ouverts caméras et micros, Anne Hidalgo préfère s'en tenir éloignée. Elle tient bien des conférences de presse thématiques, des meetings (comme récemment avec l'ancien président brésilien Lula), ou réalise encore des mises en scène, comme ce jour où Bernard Cazeneuve, ancien ministre de l'Intérieur, est venu apporter son soutien, à sa demande. Mais il est par contre impossible de suivre la maire de Paris quand elle est au contact des Parisiens, sur les marchés par exemple.

Le regard change dès qu'il y a une caméra, et du coup le rapport avec les personnes ne va pas aussi loin.

Anne Hidalgo

à franceinfo

Une stratégie assumée par Jean-Louis Missika, à la manœuvre dans cette campagne : "Ce que vous réclamez, c'est de pouvoir assister à ces conversations. Mais vous comprenez bien que le sujet c'est pas les journalistes, le sujet ce sont les électeurs," argue le président de la plateforme de campagne de la maire sortante, "Paris en commun". Impossible donc pour les journalistes de voir comment Anne Hidalgo est reçue sur le terrain."Les Parisiens sont comme ils sont toujours, ils râlent mais ils ne sont pas méchants avec la maire", assure Jean-Louis Missika.

L'actuel maire de droite du 15e arrondissement, Philippe Goujon, a quant à lui une toute autre lecture : "Si elle ne va pas dans la rue, c'est parce qu'elle a peur d'être accrochée par des critiques assez vives. Dans les campagnes précédentes qu'elle a faites dans le 15e, elle n'a jamais été une grande adepte du terrain." Une tactique qui permet en tout cas à la mairie sortante de contrôler son image, parfois clivante. 

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