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Municipales de Paris : la "frite électorale" du Parti de gauche

A chaque parti sa stratégie, celle du Parti de gauche a le mérite d'être original puisqu'il fait campagne...en baraque à frites. Leila Chaibi mise sur cette stratégie pour mieux faire entendre ses idées aux parisiens. 

Article rédigé par Agence AFP
France Télévisions
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Temps de lecture : 2min
Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche, lors d'une manifestation syndicale à Marseille, le 18 janvier 2014. (FRANCK PENNANT / AFP)

La candidate de la liste Parti de gauche-MRC à la mairie du XIVe arrondissement de Paris, Leila Chaibi, a choisi un moyen original de se faire connaître des électeurs : un camion aux couleurs du parti distribue des frites aux passants.

"Sur les marchés", épicentre traditionnel des campagnes électorales, "les gens slaloment entre les tracts et n'y prêtent aucune attention. Il y a une overdose généralisée", assure la candidate PG.

Habituée à des actions festives au sein des collectifs Génération précaire, Jeudi noir et L'appel et la pioche, Leila Chaibi n'a pas organisé de réunions de quartier et évite de trop distribuer de tracts, "qui ne sont lus que par les convaincus", selon elle.

A l'heure de la sortie des collèges, de nombreux adolescents se pressent autour du camion, les doigts pleins de mayonnaise. Les frites sont distribuées les mercredi, samedi et dimanche. "Passez le tract à vos parents", leur conseille Leila Chaibi, 32 ans, déjà candidate aux législatives 2012 pour le Front de gauche.

C'est dans cet arrondissement du sud de Paris que se présente Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP) qui brigue la succession du socialiste Bertrand Delanoë à la tête de l'Hôtel de Ville. Celle-ci est d'ailleurs passée goûter les frites "du bout des doigts", tout comme le maire d'arrondissement sortant, le PS Pascal Cherki, qui "les a beaucoup appréciées", selon la candidate PG.

Créditée de 7,5% d'intentions de vote dans un sondage CSA du 12 février, Leila Chaibi vise les 10% qui lui permettraient d'établir un rapport de force avec la candidate PS, Carine Petit.

"On n'achète pas les gens avec des frites" (25 kilos à chaque sortie), assure la candidate, "mais on est dans une campagne parisienne très bipolarisée, où il est difficile de se faire entendre". A chaque parti sa stratégie : dans le même arrondissement, en février, les militants d'Europe écologie-Les Verts distribuaient des pommes.

A deux pas du camion, un militant explique aux passants pourquoi il est devenu "impossible de se loger à Paris avec moins de 5.000 euros de revenu mensuel", le logement étant le thème principal de la campagne du PG.

Un autre militant distribue des pass "Navi'gauche", appelant à la gratuité des transports pour tous. Au dos du tract, format carte à puce, le pass Navig'or, pour qui a les moyens de "faire des rencontres dans le métro" : Leila Chaibi raille une déclaration de sa concurrente UMP, tout en expliquant aux passants qu'elle "n'est pas de la même gauche que François Hollande".

Devant le succès de ces frites électorales, les autres candidats parisiens du PG ont demandé à emprunter le camion. Mais Leila Chaibi refuse, et proposera ses frites tous les jours aux habitants de son arrondissement, pendant la dernière semaine de campagne.

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