Municipales : Pape Diouf, nouveau candidat et nouvelle donne à Marseille
L'ancien président de l'OM a annoncé qu'il était candidat en mars, à la tête d'une liste "d'ouverture et de rassemblement".
Le bruit courait depuis plusieurs mois, c'est désormais officiel. Pape Diouf, ancien président de l'OM, est en lice pour les élections municipales à Marseille. Il l'a annoncé au quotidien régional La Provence, lundi 3 février. "Je suis candidat après une mûre réflexion, ce n'est pas une mince entreprise que de convoiter le fauteuil municipal", a-t-il déclaré à des journalistes présents à sa sortie d'un avion en provenance de Paris.
Francetv info revient sur cette annonce qui pourrait bien rebattre les cartes du jeu électoral dans la cité phocéenne.
Pour quelles raisons se présente-t-il ?
"Je ne cherche pas à prendre des voix ni aux uns ni aux autres, la seule chose qui m'importe aujourd'hui, c'est de mettre un bon coup de pied dans la fourmilière, de redonner à Marseille sa place", a indiqué Pape Diouf, qui doit détailler son projet lors d'une conférence de presse mardi.
"C'est une démarche citoyenne, de rassemblement, pour le développement de la ville et l'amélioration de la vie quotidienne", poursuit-il dans Le Monde. "L'idée, c'est de transformer la ville en renouvelant en profondeur les dirigeants politiques qui l'ont mise dans cet état-là", a-t-il encore expliqué à l'AFP.
Selon lui, "Marseille mérite beaucoup mieux que l'image qu'elle véhicule. On parle beaucoup de violence. Mais, pour moi, la ville vit d'abord un problème social aigu que les politiques, de tout bord, ont préféré ignorer".
Qui sera sur sa liste ?
Le nouveau candidat a précisé prendre la tête d'une liste "d'ouverture et de rassemblement". Parmi ces colistiers, des "personnalités issues de la société civile, classées à droite comme à gauche, de membres du collectif citoyen Le Sursaut, ou encore, d'élus du MoDem", précise La Provence, citant les noms de Christophe Madrolle et Jean-Luc Bennahmias (MoDem). Selon RTL, le sociologue Jean Viard et l'ancien député socialiste Philippe Sanmarco figurent aussi sur la liste.
La radio précise que l'ancien patron des olympiens sera, lui, candidat face à Stéphane Ravier, tête de liste FN dans les 13e et 14e arrondissements de la cité phocéenne. L'arrivée de Pape Diouf risque en tout cas de priver Patrick Mennucci de précieuses voix, alors que le candidat socialiste espère ravir la ville à la droite.
RTL indique d'ailleurs que le nouveau candidat a été reçu à l'Elysée, lundi. Selon la radio, il était très courtisé par le Parti socialiste et Europe Ecologie-Les Verts après avoir soutenu François Hollande lors de la présidentielle de 2012.
Quelles sont les réactions ?
Les réactions ne se sont pas fait attendre, après cette annonce. Le Front de gauche, avec lequel des négociations ont échoué, se montre amer. Son chef de file, le communiste Jean-Marc Coppola, s'interroge sur "le sens d'un regroupement si hétéroclite". "Au Front de gauche, nous ne croyons pas en l'homme ou la femme providentiels", écrit-il.
La décision de Pape Diouf fait en revanche le bonheur de l'UMP. "Alors que la gauche marseillaise s'était présentée unie en 2008, elle est cette fois-ci émiettée, fragmentée, explosée ! Comment Patrick Mennucci, qui n'arrive pas à réunir son camp, pourrait-il prétendre rassembler les Marseillais ?", a réagi Yves Moraine, porte-parole du sénateur-maire Jean-Claude Gaudin à la tête de la ville depuis 1995.
Le dissident écologiste Sébastien Barles, cofondateur du Sursaut, a salué, lui, "une occasion historique", qualifiant Pape Diouf de "réconciliateur dans une ville fracturée entre le nord et le sud".
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