: Vidéo "On va venir nous polluer notre air" : dans les communes autour de Rouen, le contournement Est s'invite dans la campagne des municipales
Toute la semaine, franceinfo vous emmène sur la route des municipales, jusqu'au premier tour des élections. Lundi, direction Rouen et ses alentours en Seine-Maritime, où le contournement Est de la ville est l'un des enjeux de ces élections.
"Les quais sont totalement encombrés et ça remonte sur 5 ou 6 kilomètres avec en plus des poids lourds… On peut dire que la ville est bloquée." C’est tous les jours le même cauchemar pour cet automobiliste, à Rouen. Les quais de la rive droite de la Seine sont complètement embouteillés. En cause, le trafic : près de 45 000 véhicules traversent la ville chaque jour.
La solution proposée : le projet de contournement Est de Rouen. Une autoroute de 41,5 kilomètres, composée de neuf échangeurs, qui contournera Rouen par l’Est pour offrir une alternative aux automobilistes afin de désengorger la circulation dans la ville. Un enjeu des prochaines élections municipales. Pourtant, ils sont encore nombreux dans la région, associations écologistes et habitants des 27 communes alentours concernées, à s’opposer au projet.
Stéphanie Cubaud, membre de l’association Sauvegarde du cadre de vie de Belbeuf-Saint-Adrien et du Plateau Est, nous accueille devant un champ à l’entrée de sa ville de Saint-Aubin-Celloville, à 14 kilomètres de Rouen. "C’est ici que l’autoroute va venir s’installer, à 200 mètres des premières maisons et littéralement sur une partie de cette ferme", se désole-t-elle.
Les gens qui viennent habiter là, c'est pour avoir la paix, ce n’est pas pour avoir l'autoroute au bout du jardin.
Stéphanie Cubaud, opposante au projet de contournement Est de Rouenà franceinfo
Dossier en main, Stéphanie Cubaud a le tracé de la future autoroute qu’elle décrit dans le détail avec agacement et émotion : "Ces deux échangeurs que vous voyez sur la carte sont à taille réelle. Ce qui me dérange dans ce projet, c’est qu’il va défigurer mon village et les villages alentours", explique-t-elle, tout en dénonçant un projet "climaticide qui va à l'encontre du bon sens".
Pour Guillaume Grima, responsable du collectif Non à l’A133-A134, "ce qui ne va pas dans ce contournement, c'est qu’il va consommer des crédits publics pour détruire l'environnement à l'Est de Rouen, menacer les captages sur l'eau potable des habitants de Rouen et mettre plus de pollution et de gaz à effet de serre."
Pourtant, des alternatives sont possibles, selon lui : "Il faut proposer à ces gens une meilleure offre de transports en commun, des parkings de délestage, en résumé orienter les véhicules vers d’autres modes de déplacement."
Des recours ont été déposés contre ce projet de près d'un milliard d'euros, mais pour l'heure le ministère de la Transition écologique et solidaire a annoncé sa mise en service pour 2024.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.