Présidentielle : Jean-François Copé "désolé" que LR "soit incapable d'assumer une position d'opposition totale avec Le Pen"
Les Républicains ont voté lundi une motion qui affirme qu'"aucune voix ne peut se porter sur Marine Le Pen" au second tour. Mais le parti n'appelle pas clairement à voter pour Emmanuel Macron.
Au lendemain de l'adoption par les ténors du parti Les Républicains d'une motion en vue du second tour de la présidentielle qui formule qu'"aucune voix ne peut se porter sur Marine Le Pen", Jean-François Copé, maire de Meaux et ancien président de l'UMP se dit, mardi 12 avril, sur franceinfo "désolé" que son parti "soit incapable d'assumer une position d'opposition totale avec Le Pen". Il reproche à sa famille politique de ne pas appeler clairement à voter au second tour pour Emmanuel Macron afin de faire barrage au RN.
Vous sentez-vous des valeurs communes avec votre parti LR qui n'appelle pas clairement à voter pour Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle ?
Je suis vraiment désolé, pour ne pas dire plus, que notre parti, héritier de la tradition gaulliste européenne, soit incapable d'assumer une position d'opposition totale avec Le Pen et donc d'appeler au deuxième tour à voter Macron.
Alors pourquoi vous y restez ?
Parce qu'heureusement que les solutions ce n'est pas uniquement de claquer la porte. C'est aussi de dire qu'on n'est pas d'accord et de le dire très fort, ce que j'ai fait hier. Parce qu'effectivement, je vois avec tristesse LR -ce qu'il en reste- se fourvoyer en n'assumant pas de s'opposer très fortement à l'extrême droite et donc de voter Macron.
Même le mot extrémisme a été enlevé de la motion tellement on avait peur de choquer. C'est vous dire !
Jean-François Copéà franceinfo
Et malgré tout ça, Eric Ciotti n'a quand même pas voté le truc. C'est vous dire l'état d'absence de leadership dans lequel on est. Deuxièmement, moi je propose qu'on apporte notre pierre au gouvernement, je le dis d'autant plus que je ne suis pas du tout candidat à entrer au gouvernement. Si le parti ne le fait pas comme entité, ce sera du débauchage individuel.
L'accord que vous proposez à Emmanuel Macron vaut-il aussi pour les législatives ?
A partir du moment où on fait un accord politique, il vaut d'abord pour les législatives. Mais quand je vois la reculade de LR par rapport à ces sujets, je leur ai dit "Écoutez, je vous laisse entre génies, les gars, vous êtes très forts. Vous allez reprendre la même méthode qu'en 2017 et 2022 qui vous a mis à l'écart de tout". C'est la tranche de jambon dans le sandwich entre les extrémistes d'un côté et le parti de gouvernement dans lequel nous refusons d'apporter notre pierre à l'édifice. J'ai dit que je me désolidarisais.
L'UMP que j'ai présidé ce n'était pas ça. On gagnait les élections municipales, on avait fait une vague bleue extraordinaire en 2014.
Jean-François Copéà franceinfo
Depuis j'ai quitté mes fonctions dans des conditions de haine inimaginable. Le résultat c'est que c'est une descente aux enfers parce que plus personne ne réfléchit à son identité. Dans la charte des valeurs du parti il y a marqué 'on s'oppose à tous les extrémismes' et je vois aujourd'hui des gens qui s'essuient les pieds là-dessus. Je le regrette parce qu'en vérité nous perdons notre identité et ne pas avoir une droite de gouvernement, alors que la France est majoritairement à droite, c'est une folie.
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