"Ça va être extrêmement serré" : comment Emmanuel Macron et son entourage préparent le débat face à Marine Le Pen
L'équipe du président candidat a décortiqué le programme de la candidate RN pour en repérer les failles. L'objectif est de déconstruire l'image d'une Marine Le Pen défenseuse du pouvoir d'achat.
Pour réussir la campagne de l'entre-deux tours de la présidentielle, il faut cocher deux cases : aller convaincre sur le terrain et aller convaincre tous les autres Français à la télévision. Emmanuel Macron multiplie donc les déplacements – le président-candidat se rend au Havre jeudi 14 avril, troisième incursion en région depuis le premier tour – et prépare le débat télévisé qui l'opposera à Marine Le Pen, mercredi 20 avril.
Trouver les failles du programme RN
"Ça va être extrêmement serré", craint un conseiller. "Si on fait match nul, le suspense sera très important". Alors pour "surperformer" comme dit ce membre de l'équipe de campagne, "une grosse préparation" est prévue avec l'aide de quelques ministres. Dès lundi, Emmanuel Macron s'entourera de son cercle restreint sans forcément s'isoler au vert comme compte le faire la candidate du Rassemblement national. Séances de répétitions au programme avec des notes, des fiches de riposte, d'argumentaire.
L'objectif est d'aller chercher Marine Le Pen sur le fond. L'équipe du candidat a décortiqué son programme pour en repérer les failles. Des arguments clé en main dont Emmanuel Macron entend user lors du débat pour déconstruire en direct l'image de candidate du pouvoir d'achat qu'entend incarner la patronne du RN. Pas question de s'attaquer à la personne de Marine Le Pen, seulement à ses propositions. C'est la posture qui est en jeu dans ce débat, analyse un membre de l'exécutif.
"Si Emmanuel Macron se montre agressif on l'accusera de misogynie".
Un membre de l'exécutifà franceinfo
Le candidat président restera sur les faits assure à franceinfo un cadre de la campagne et dira "les choses de façon précise assez calmement", lui qui est si souvent accusé d'arrogance.
Parler aux écologistes "sans se renier"
Alors que la candidate du Rassemblement national entend faire de ce deuxième tour un référendum "pour ou contre" Emmanuel Macron, le président sortant espère ramener à lui les électeurs de Jean-Luc Mélenchon et de Yannick Jadot. C'est à gauche que se trouvent les réserves de voix, avec beaucoup d'indécis. Près d'un sympathisant mélenchoniste sur deux ne sait pas encore pour qui voter dimanche 24 avril, selon notre baromètre Ipsos-Sopra Steria pour franceinfo et Le Parisien-Aujourd'hui en France, un sur trois côté Yannick Yadot.
>> Emmanuel Macron, des concessions en trompe-l'œil, écoutez l'analyse réthorique de Clément Viktorovitch.
"Il faut aller plus vite", reconnaît un macroniste... "Mais sans se renier", prévient un dirigeant de la majorité. La planification écologique de Jean-Luc Mélenchon oui, la sortie du nucléaire non. L'économie circulaire de Yannick Jadot oui, la décroissance non. Des ambitions écologiques qui riment avec tactique. Il faut "montrer qu'on a entendu le message du premier tour dont l'inquiétude de la jeunesse", reconnaît son équipe de campagne.
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