Discours d'Emmanuel Macron à Strasbourg : comment la présidentielle va s'inviter au Parlement européen
Le discours du chef de l'Etat devant le Parlement européen, à Strasbourg, pour la présidence française de l'Union européenne sera à suivre en direct sur franceinfo, ce mercredi à partir de 11h20.
20 minutes de discours, avant une longue séquence de questions-réponses : Emmanuel Macron endosse ce mercredi 19 janvier ses habits de président du Conseil de l’Union européenne, devant le Parlement de Strasbourg. L'occasion de brandir haut l'étendard de l'Europe, à moins de 3 mois de la présidentielle. Mais attention, prévient son entourage : cette séquence n’est pas un acte de campagne, n’en déplaise aux adversaires politiques d’Emmanuel Macron qui fourbissent leurs argumentaires.
Si la présidence française du Conseil de l'Union européenne, la "PFUE" pour les initiés, a déjà été lancée le 9 décembre dernier, lors d'une conférence de presse à l’Elysée, avec le triptyque "Relance, puissance, appartenance" et une longue liste de chantiers, pas question aujourd’hui de se répéter : le président va prendre "de la hauteur", dit-on. Il va faire comme ses prédécesseurs : offrir une vision, un cap, être moteur... Une obsession bien française, qui alimente d’ailleurs le procès en arrogance instruit contre tous les chefs d’Etat français entrés dans le costume de président du Conseil de l’Union européenne.
Un discours "pas déconnecté des préoccupations des Français"
À partir de 11h20, Emmanuel Macron devrait reprendre son fil rouge, celui de la souveraineté européenne et livrer sa vision de notre identité commune, dans l’espoir de convaincre, au-delà de son camp politique, un Parlement dont il aura besoin pour avancer sur ses priorités : salaire minimum européen, taxe carbone aux frontières, réforme de l’espace Schengen. Une intervention qui va être très suivie dans les capitales européennes car il parle au nom des 27. Et ce seront bien 27 nations différentes qui seront représentées face à lui. Mais pourtant, on va beaucoup entendre parler français tout à l’heure au parlement européen : plus du quart des orateurs inscrits sont des eurodéputés français venus ferrailler avec le chef de l’Etat.
Les groupes politiques leur ont fait de la place et les enjeux nationaux et européens vont largement s’entremêler. On verra donc un candidat à la présidentielle, l’écologiste Yannick Jadot, mais aussi le LR François-Xavier Bellamy, l’Insoumise Manon Aubry, les RN Jordan Bardella et Nicolas Bay… Une journée présentée comme stratégique par les macronistes.
Ce sera loin de l’exercice franco-français, prévient l’Elysée, qui le martèle : ce n’est pas une déclaration de candidature. Mais l'Elysée annonce la couleur : "Ce n’est pas qu’un rendez-vous institutionnel, l’exercice a une très grande dimension politique, il ne sera pas déconnecté des préoccupations des Français".
Entre les lignes
Mais pourquoi, justement, vouloir tout ramener à la politique nationale ? D’abord parce que ses adversaires s’y emploient. Marine Le Pen mardi à Paris, Eric Zemmour mercredi à Calais, Jean-Luc Mélenchon à Strasbourg, Yannick Jadot jusque dans l’hémicyle : tous ont fait campagne européenne contre Emmanuel Macron. Et c'est la faute au chef de l'Etat, lui-même, martèlent ses détracteurs, qui rappellent qu’il a refusé de décaler la PFUE, acceptant qu’elle percute la campagne élyséenne.
Car si le président français va parler, le candidat de demain pourrait en profiter : l’Europe a été et sera un thème majeur de sa campagne. Avec lui pour l’Europe, ou contre elle avec les autres : une ligne de partage méthodiquement creusée depuis 5 ans, en France comme sur la scène européenne.
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