Guerre en Ukraine : sur franceinfo, Yannick Jadot "persiste" et "accuse TotalEnergies d'être complice de crimes de guerre"
Le groupe industriel a annoncé avoir engagé "une action en diffamation" à l'encontre du candidat écologiste à la présidentielle. "Les écologistes ne reculeront pas", a averti Yannick Jadot.
Le bras de fer continue. Invité du 8h30 franceinfo, jeudi 24 mars 2022, Yannick Jadot a été clair : "Je confirme, je persiste, j'accuse TotalEnergies d'être complice de crimes de guerre en Ukraine", a assuré le candidat écologiste à la présidentielle, alors que le groupe a annoncé avoir engagé "une action en diffamation" contre lui. "Le groupe Total travaille avec des partenaires russes qui sont très liés au plus haut sommet de l'État poutinien, Total sait parfaitement les crimes de guerre qui sont perpétrés en Ukraine, Total sait parfaitement que, par ses activités, il contribue à financer des groupes très liés à cette guerre et donc ça s'appelle une complicité de crime de guerre."
Guerre en Ukraine : Yannick Jadot "persiste", malgré les poursuites en diffamation. Pour le candidat écologiste à l’élection présidentielle, TotalEnergies est "complice de crime de guerre". Il accuse son PDG de "cynisme". "M. Pouyanné est en colère au nom de ses actionnaires". pic.twitter.com/ufBgD20E65
— franceinfo (@franceinfo) March 24, 2022
Yannick Jadot a aussi dénoncé "le cynisme" de Patrick Pouyanné, le PDG du groupe "qui, sanglots dans la voix, nous parle de ses salariés mais est en colère sur cette guerre au nom de ses actionnaires". "Moi je suis en colère au nom des Ukrainiens et des Ukrainiennes qui sont victimes d'atrocités de guerre", a poursuivi le candidat écologiste à la présidentielle. Selon lui, "la seule façon d'aider ces combattants ukrainiens" et "d'être solidaires", c'est de "faire l'embargo sur le gaz et le pétrole russes" qu'il considère être "au cœur de l'oligarchie corrompue". Lors d'une conférence de presse, mercredi 23 mars, le candidat écologiste à la présidentielle avait déjà dénoncé le groupe pétrolier "d'être complice de la guerre en Ukraine, en travaillant avec des entreprises proches de Poutine et des oligarques russes".
Alors que le groupe Total a annoncé mardi qu'il allait mettre fin à ses activités pétrolières en Russie au plus tard d'ici à la fin de l'année 2022, sans toutefois quitter le pays et mettre fin à ses activités gazières, Yannick Jadot a condamné le fait que Total est "le seul groupe qui reste", là où BP, Shell, Exxon Mobil "ont quitté la Russie". "C'est maintenant que Total doit quitter la Russie comme l'ont fait les autres multinationales du pétrole", a insisté Yannick Jadot, tout en exigeant d'Emmanuel Macron qu'il "impose" ce retrait. "J'accuse le président Macron de complaisance et de cynisme à cet égard. Cela fait des années que le président Macron, déjà en tant que ministre, a soutenu l'installation et les contrats de Total en Russie", a lancé le candidat.
"Ces lobbies qui dirigent le pays, ça suffit !"
"Ces lobbies qui dirigent le pays, ça suffit !", a lancé Yannick Jadot, tout en pointant du doigt Patrick Pouyanné "qui entend dicter la politique énergétique à la France et qui commente la campagne présidentielle". Mercredi matin, le PDG du groupe français, Patrick Pouyanné, avait indiqué sur RTL que "Quand monsieur Jadot accuse les 100 000 salariés de Total [de crimes de guerre], c'est gravissime, c'est une insulte, (...) ce n'est pas acceptable". Il avait également souligné que plus Yannick Jadot "dit du mal" de son entreprise, plus "ça le fait baisser dans les sondages", l'invitant à "s'occuper de sa campagne et d'arrêter d'insulter" Total.
"Total veut me faire taire ? Total veut me faire taire en pleine campagne électorale présidentielle ?", s'est interrogé avec véhémence le candidat des Verts, dénonçant les "menaces des lobbies". "Cela fait 30 ans que je fais de l'écologie. 30 ans que je mène ces combats-là. On a toujours eu les menaces des lobbies", a-t-il déploré. "J'ai été espionné par EDF et, maintenant, j'ai une attaque juridique de Total. Les écologistes ne reculeront pas", a-t-il averti. Yannick Jadot a ainsi promis, s'il est élu président, de "faire le ménage dans les conflits d'intérêts entre le privé et l'intérêt général" en faisant passer une loi pour réguler les lobbies.
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