La candidature de Christiane Taubira "divise le camp de la gauche", déplore le socialiste Patrick Mennucci
"Je ne vois pas quel est le plus que peut apporter la candidature de Christiane Taubira" à l'élection présidentielle, a estimé le socialiste après la déclaration officiellement de l'ancienne garde des Sceaux samedi.
"Il y a un problème avec cette nouvelle candidature", a jugé sur franceinfo samedi 15 janvier Patrick Mennucci, après que Christiane Taubira a annoncé officiellement sa candidature à l'élection présidentielle. Pour le membre de l'équipe de campagne de la candidate socialiste Anne Hidalgo, la candidature de l'ancienne garde des Sceaux "divise le camp de la gauche". Christiane Taubira participera à la primaire populaire citoyenne, qui se déroulera du 27 au 30 janvier, et a accepté de se soumettre au résultat de cette consultation.
franceinfo : Y a-t-il trop de candidatures à gauche ?
Patrick Mennucci : Oui. Anne Hidalgo croit évidemment à sa candidature. Elle a d'ailleurs déposé un programme [vendredi] à Paris, contrairement à d'autres, très éloigné des slogans et entrant dans la réalité. Nous croyons à la candidature d'Anne Hidalgo parce qu'en réalité, c'est la seule qui a les capacités, l'histoire et le soutien qui permettent de faire évoluer ce pays vers une transition écologique tout en préservant le niveau de vie, la qualité de vie de nos sites et de nos concitoyens. La campagne démarre à nouveau avec le programme et autour de celui-ci. Nous sommes absolument déterminés à amener Anne Hidalgo au second tour de l'élection présidentielle.
On a l'impression qu'il n'y a pas de grandes différences entre la candidature d'Anne Hidalgo et celle de Christiane Taubira...
Absolument. C'est là qu'il y a un problème avec cette nouvelle candidature. Le 17 décembre, quand Christiane Taubira a fait part de son intérêt, elle a dit qu'elle ne serait candidate que si elle rassemblait. Moi, j'avais compris que si les candidats disaient : "Très bien, on soutient Christiane Taubira", à ce moment, il pourrait y avoir un rassemblement. Manifestement, ce n'est pas le cas. Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Anne Hidalgo maintiennent leurs candidatures. Elle divise le camp de la gauche de gouvernement. Elle a déjà fait le coup en 1993 pour flinguer la candidature de Michel Rocard aux élections européennes. En 2002 aussi, c'était une candidature de trop.
La primaire populaire est-elle une menace pour Anne Hidalgo ?
Ce n'est pas possible. Il ne s'agit pas d'une primaire : vous votez en mettant un chiffre de 1 à 5 à chaque candidat. On aura des candidats avec 35%, d'autres avec 25%, pour un total peut-être de 250% des voix ! Il s'agit d'un classement de candidats. Il y aura certainement 100 000 votants, ce qui est très peu par rapport aux autres primaires, comme celle du Parti socialiste en 2017. Il faut que tout le monde comprenne qu'Anne Hidalgo sera candidate. Ce n'est pas une lubie qui lui est passée par la tête, c'est une demande des militants socialistes.
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