Présidentielle 2022 : un débat, deux candidats et... deux objectifs différents

L'explication tant attendue. Les deux finalistes de l'élection présidentielle 2022, Marine Le Pen face à Emmanuel Macron, s'affrontent mercredi soir lors du fameux débat de l'entre-deux tours, comme en 2017. Si cela reste toujours un moment important dans une campagne électorale, c'est peut-être encore plus le cas cette année : beaucoup d'élécteurs restent indécis, se posant la question du vote blanc, de l'abstention.

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Dès 21h, ce mercredi, ce sera à chaque candidat son défi : dépasser le traumatisme du débat de 2017 pour Marine Le Pen, gérer le complexe de supériorité pour Emmanuel Macron.  

Marine Le Pen va "tout" changer

La candidate RN va ainsi tenter de ne surtout pas reproduire les erreurs de ce débat qui reste marquant. Même si, légende ou vérité, Marine Le Pen n'a jamais revu le face-à-face raté de 2017, mais simplement quelques extraits lors d'une émission. "Ca ne lui aurait servi à rien", assure un conseiller. D'autant, explique régulièrement la candidate, qu'elle n'a pas pour habitude de revoir ses interventions télévisées. Sauf que celle-ci l'a marquée au fer rouge : "Elle a humilié ses électeurs", tançait ces derniers mois un ex-RN. Alors, comme pour expier, Marine Le Pen s'est répandue dans des interviews répétant "j'assume la responsabilité", "c'était un rendez vous manqué"... Comme une façon de paver le chemin vers une réhabilitation.

"Ca fait 5 ans qu'elle y pense" dit un de ses conseillers, un quinquennat pour se transformer, lisser son image, abandonner les éclats de voix, elle qui s'était montrée agressive, ironique. Que fera-t-elle de différent cette fois ? "Tout" a-t-elle répondu à franceinfo ces derniers jours, avec l'espoir, quel que soit l'issue du second tour, de ne pas enchaîner deux échecs devant la France entière.

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Emmanuel Macron vise le "match nul"

Du côté d'Emmanuel Macron, pour l'instant en tête des intentions de votes, un cadre de la campagne du président-candidat résume très franchement le rendez-vous : "Emmanuel Macron ne doit pas apparaître comme le méchant face à la gentille dame qui aime les chats et le pouvoir d'achat". Mise en garde d'un autre allié : "Les Français adorent les victimes". "Il faut donc chercher à la démasquer, mais sans l'écraser, et surtout sans lui faire la leçon, c'est beaucoup trop piégeux", juge un soutien. 

Marine Le Pen ira chercher le président sortant sur son bilan. Et là, il y a danger, analyse une source gouvernementale : "Il a déjà tendance à beaucoup trop s'y attarder. Il perd systématiquement du temps qu'il devrait utiliser pour expliquer son programme." "Il ne faut ni se laisser cornériser, ni chercher à marquer à tout prix, c'est le meilleur moyen de prendre un contre", s'inquiète un pilier de la majorité. Qui craint que prendre un but ce mercredi soir ne soit très compliqué à gérer dans les 48 heures qui resteront. Objectif, donc, pour Emmanuel Macron : viser le match nul.