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Présidentielle : une pétition appelle à voter après 17 heures pour bloquer Le Pen sans adhérer à Macron

Franceinfo a contacté le couple à l'origine de ce texte publié sur la plateforme Change.org. Elle compte déjà plusieurs dizaines de milliers de signatures.

Article rédigé par franceinfo
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Une électrice glisse un bulletin de vote dans l'urne, dimanche 23 avril 2017 dans un bureau de vote de Bordeaux (Gironde). (CONSTANT FORME-BECHERAT / HANS LUCAS / AFP)

Opposé à Marine Le Pen, mais guère emballé par Emmanuel Macron. Un couple parisien a lancé une initiative pour tenter de résoudre le dilemme du second tour de la présidentielle, à travers une pétition mise en ligne samedi 29 avril, sur la plateforme Change.org.

Le texte appelle les électeurs à se rendre aux urnes après 17 heures, c'est-à-dire après la publication des chiffres de participation par le ministère de l'Intérieur. "Cette idée doit permettre de quantifier le vote par dépit", explique Benoît, professeur d'histoire en banlieue parisienne, à franceinfo. Selon lui, un fort taux d'abstention à 12h et à 17h permettra de faire entendre le dépit de nombreux électeurs.

Cette pétition, signée "Entends MAVOIX", est née d'une profonde indécision sur la stratégie à adopter pour ces deux électeurs de Jean-Luc Mélenchon au premier tour. "On a passé une semaine compliquée, pleine d'hésitations, explique Benoît. On n'arrêtait pas de réfléchir, de changer d'avis." Les deux trentenaires estiment qu'ils sont "pris au piège" et ne se sentent représentés par aucun des deux candidats, "choisis simplement par 35% des électeurs inscrits sur les listes électorales". Benoît dénonce "l'aspect moralisateur" des débats et des consignes. Le jeune homme se plaint également de la pression exercée sur les abstentionnistes et les indécis.

"C'est quasiment une guerre civile sur internet"

Le couple ne fréquente pas les réseaux sociaux et ne regarde pas la télévision. "Nous sommes donc un peu épargnés par les débats autour du vote du second tour, explique Lou. Nous, on aimerait que les gens se détendent un peu sur cette question", ajoute-t-elle, sans exclure de s'abstenir, dimanche prochain. "C'est quasiment une guerre civile sur internet, c'est n'importe quoi", acquiesce son compagnon. Lui ira voter en faveur d'Emmanuel Macron, sans entrain. "J'ai un élève de Guinée, dont une partie de la famille est morte dans un bateau. Je veux le plus petit score pour le FN, car ce parti proposait jusqu'à peu de supprimer la gratuité scolaire pour les enfants étrangers."

Lou en convient, son initiative ne remplacera pas la reconnaissance du vote blanc. Elle espère, toutefois, que cette démarche contribuera "à faire évoluer les systèmes de vote", avec l'introduction d'une démarche participative. Mercredi en fin d'après-midi, la pétition recueillait déjà plus de 30 000 signatures. Ses deux auteurs sont les premiers surpris par ce succès. Pour l'heure, ils ne craignent pas encore d'engorger les bureaux de vote en fin de journée. "Imaginons que ça marche du tonnerre, sourit Lou, avec 20% d'abstention en plus à 17 heures... Cela voudrait dire trois ou quatre fois plus de monde ensuite dans les bureaux. Mais pour le moment, on en est loin."

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