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Récit franceinfo "Racines chrétiennes", Sens commun et IVG : comment la droite catholique est devenue omniprésente dans la campagne de François Fillon

Article rédigé par Ilan Caro
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 20min
La porte-parole de Sens commun, Madeleine de Jessey, le 22 septembre 2016, lors d'un meeting de François Fillon au Cirque d'hiver, à Paris. (HAMILTON / REA)

Alors que de nombreux ténors ont quitté la campagne de François Fillon, les réseaux issus de La Manif pour tous font corps avec le candidat de la droite. Qui continue de multiplier les gages.

Dimanche 5 mars 2017 : la candidature à l'élection présidentielle de François Fillon, embourbé dans les affaires, ne tient plus qu'à un fil. Mais contre toute attente, l'opération de la dernière chance réussit. A l'appel du candidat, des dizaines de milliers de personnes remplissent la place du Trocadéro, à Paris, bravant bourrasques et averses. Le soir-même, sur le plateau du 20 Heures de France 2, François Fillon l'assure : le succès de ce rassemblement lui permet de maintenir sa candidature. 

Officiellement, c'est son équipe de campagne qui est à la manœuvre. Mais en coulisses, le meeting du Trocadéro doit sa réussite à un mouvement de militants catholiques créé dans le sillon de La Manif pour tous, et rattaché depuis aux Républicains. Son nom : Sens commun. Officiellement, ses responsables ont nié avoir organisé l'événement. Mais "même si, pour diverses raisons, ils n'ont pas voulu apparaître comme les co-organisateurs, le rassemblement a bien été organisé en lien étroit avec les gens de Sens commun", confirme à franceinfo l'un des principaux organisateurs, sous couvert d'anonymat.

François Fillon salue la foule lors d'un rassemblement au Trocadéro, le 5 mars 2017 à Paris. (LONDON NEWS PICTURES / ZUMA / REA)

Un détail, sans doute, mais qui confirme ce jour-là qu'entre François Fillon et la droite "catho", des liens solides se sont bel et bien noués.

Une foi soudainement revendiquée

François Fillon, lui, est pourtant loin d'être un catholique très pratiquant. "Sa foi est sincère, profonde, mais discrète", confie au magazine Pèlerin un prêtre qui l'a rencontré à plusieurs reprises. Un proche poursuit : "Sa pratique religieuse est irrégulière. La spiritualité, chez François, est avant tout une affaire de valeurs. Il est attaché au pardon, à la charité. Le message du Christ résonne en lui, mais la foi, pour lui, relève du privé. Il est plutôt laïc dans sa pratique du pouvoir."

De fait, jamais, au cours de sa longue carrière politique, François Fillon n'a été soupçonné de prendre des décisions politiques sous l'influence de sa foi. En 2009, alors Premier ministre, il fait le voyage au Vatican pour assister à la canonisation de Jeanne Jugan, fondatrice de la Congrégation des Petites Sœurs des Pauvres. En marge du déplacement, il se confie et évoque son rapport à la religion.

Je ne suis pas aussi pratiquant qu'on le répète : je vais deux fois par an à l'abbaye de Solesmes et de temps en temps à la messe.

François Fillon, en marge d'un déplacement au Vatican

en 2009

Interrogé par Le Monde des religions, Gérard Fretellière confirme. Cet opposant de gauche historique dans son fief de Sablé-sur-Sarthe voit dans l'ancien Premier ministre "un élu de droite classique, sans excès. En conseil municipal, ou en campagne électorale, il n’a jamais mis spécialement sa foi catholique en avant."

Pourtant, en 2015, alors qu'il œuvre à préparer sa candidature à l'élection présidentielle, François Fillon semble subitement revendiquer sa foi haut et fort. Dans son livre Faire, il se décrit comme "catholique". "J'ai été élevé dans cette tradition et j'ai gardé cette foi", écrivait-il. Evoquant son éducation chez les jésuites, dans "les dortoirs glacés où l’on se réveillait aux aurores en proclamant Deo Gratias et les réfectoires où chaque repas commençait par le bénédicité", François Fillon décrit aussi la perte de certains repères.

Comme beaucoup de Français de ma génération, j'ai grandi dans un monde où la religion catholique structurait des pans entiers de la vie sociale, et j'ai assisté, y compris en moi-même, au reflux de son omniprésence.

François Fillon, dans son livre "Faire"

en 2015

Le 15 août 2016, le candidat à la primaire de la droite n'hésite pas à faire part, sur Twitter, de sa présence à l'abbaye de Solesmes pour célébrer l'Assomption. "Retrouver nos racines chrétiennes et l’esprit des Béatitudes", écrit-il laconiquement. 

Ce soudain besoin de porter fièrement ses valeurs chrétiennes dans le débat politique constitue-t-il une stratégie électorale ou une réaction idéologique devant un monde qui change ? Après la primaire de novembre 2016, le candidat des Républicains poursuit en tout cas sur le même registre. "Je suis gaulliste, et de surcroît je suis chrétien : ça veut dire que je ne prendrai jamais une décision qui sera contraire au respect de la dignité humaine, de la personne humaine, au respect de la solidarité", lâche-t-il début janvier au 20 Heures de TF1.

Un mois plus tard, le 12 février, François Fillon profite d'un déplacement à la Réunion pour s'afficher ostensiblement à la messe. Et comme pour mieux faire passer le message à l'électorat catholique, journalistes, photographes et caméramen sont conviés par les communicants à entrer dans l'église de Saint-Gilles pour immortaliser l'instant et le diffuser dans leurs médias.

Dans la dernière ligne droite, il continue à envoyer des signaux. A une semaine du premier tour, la veille du dimanche de Pâques, il se rend au Puy-en-Velay (Haute-Loire) – une ville symbolique, point de départ des chemins de Saint-Jacques de Compostelle – où il prononce un discours sur les racines et de la France, après une ascension jusqu'à la Vierge qui domine la ville.

Le soir même, dans une église de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), il assiste à une messe copte. Au-delà de son aspect religieux, cette visite lui permet de marquer son soutien aux chrétiens d'Egypte, moins d'une semaine après deux attentats sanglants contre des églises coptes, perpétrés par l'Etat islamique.

Le credo d'une droite attachée aux valeurs traditionnelles, face au "totalitarisme islamique"

Pour s'imposer en leader de la droite, au-delà de cet affichage – opportuniste ou sincère – de sa foi, François Fillon a choisi de porter un credo : celui d'une droite authentique, enracinée dans les terroirs et les traditions. "Depuis trop longtemps, la France doute d'elle-même, alors que nous devrions être fiers de ce que nous avons reçu en héritage. La dignité de la personne humaine et la tolérance, le souci du faible et de l’égalité, l’esprit d’entreprendre et la liberté : autant de valeurs héritées du christianisme et des Lumières (...) qui ont germé en France et en Europe pour faire valoir une certaine conception de l’Homme", écrit-il dans une lettre adressée fin octobre 2016 aux évêques de France.

Face à ce qu'il nomme le "totalitarisme islamique", François Fillon refuse aussi de prôner une laïcité plus stricte, qui pourrait être mal perçue par les chrétiens. "A vouloir faire voter des lois pour durcir encore davantage les règles de la laïcité, nous risquerions de porter atteinte à la liberté religieuse, ce qui n'est pas acceptable à mes yeux. Catholiques, protestants, juifs, bouddhistes, musulmans eux-mêmes, n’ont pas à subir les conséquences du combat contre l'islam radical", poursuit-il.

Dans Vaincre le totalitarisme islamique, publié à l'automne 2016, le candidat à l'Elysée enfonce le clou : "Dire les choses, c'est reconnaître qu’il y a un communautarisme islamique qui n'a pas sa place sur la terre de France, qui est incompatible avec notre histoire, nos valeurs, ce que nous sommes au plus profond de nous-mêmes."

Non, il n'y a pas de problème religieux en France. Oui, il y a un problème lié à l'islam.

François Fillon, dans "Vaincre le totalitarisme islamique"

publié en septembre 2016

Le pari de séduire un électorat catholique qui se sentirait menacé dans ses valeurs, tant par la politique sociétale de la gauche au pouvoir que par un communautarisme gagnant du terrain, réussit. Entre les deux tours de la primaire de la droite, un sondage Ifop montre que 87% des électeurs se disant "très proches" de La Manif pour tous préfèrent voter François Fillon plutôt qu'Alain Juppé. Et après la primaire de la droite, un autre sondage Ifop révèle que les catholiques pratiquants parmi les sympathisants des Républicains se sont surmobilisés en faveur de François Fillon.

Un créneau délaissé par ses concurrents

S'il a obtenu ce soutien, c'est aussi parce que, plus que tous ses concurrents, l'ancien Premier ministre a su capter l'héritage politique des grandes manifestations de 2013 et 2014 contre le "mariage pour tous". François Fillon n'a pourtant jamais mis les pieds dans ces défilés. Mais il a compris qu'il y avait dans ce mouvement un réservoir électoral à apprivoiser.

Dans son entreprise de récupération, François Fillon va être bien aidé par ses principaux rivaux : Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. Le premier, favorable à l'adoption d'enfants par les couples homosexuels, tient une position inacceptable pour les opposants à la loi Taubira. L'ancien chef de l'Etat, lui, est critiqué pour ses zigzags : un coup en faveur d'une abrogation, un coup excluant toute nouvelle rédaction de la loi…

François Fillon, lui, n'a jamais promis l'abrogation pure et simple de la loi Taubira. Mais les opposants au mariage pour tous reconnaissent une certaine constance à celui qui a prôné dès 2012 une réécriture du texte. Dans son programme, il promet de réserver "l'adoption plénière aux couples de sexe différent, la filiation n’ayant de sens qu'à l’égard d’un homme et d’une femme". Une mesure symbolique – les homosexuels pourront toujours adopter sous le régime de l'adoption simple –, mais dont les anti-mariage pour tous semblent s'accomoder.

Le soutien crucial de Sens commun

A tel point que Sens commun, l'émanation politique de La Manif pour tous associée aux Républicains, lui apporte officiellement son soutien, dès le 1er septembre 2016, à une époque où le Sarthois plafonne encore à 10% dans les sondages : "Parmi les grands candidats présidentiables, François Fillon est celui dont le programme nous est apparu le plus en cohérence avec nos idées, tout en offrant à Sens commun l'opportunité d'une réelle collaboration." 

Pour Fillon, ce soutien arrive à point nommé. Eclipsé dans les médias par la rivalité entre Juppé et Sarkozy, l'ex-Premier ministre peut désormais s'appuyer sur la force militante de ce mouvement, qui revendique alors 9 000 membres. Le 21 septembre – au premier jour de la campagne officielle de la primaire –, c'est grâce à la présence massive de membres de Sens commun que son meeting au Cirque d'hiver, à Paris, fait le plein. Leur représentante, Madeleine de Jessey, obtient, elle, un privilège : celui d'être la dernière oratrice à prendre la parole, juste avant le discours de François Fillon.

Primaire à droite : François Fillon en quête d'espace
Primaire à droite : François Fillon en quête d'espace Primaire à droite : François Fillon en quête d'espace (France 3)

Deux mois plus tard, au soir du premier tour, le mouvement revendique sur Twitter "son étroite coopération avec les équipes de François Fillon", et partage sa "joie" de voir l'ancien Premier ministre arriver en tête.

Pourquoi alors ne pas avoir choisi Jean-Frédéric Poisson ou Hervé Mariton, deux candidats qui, eux, promettaient l'abrogation de la loi Taubira ? "Les questions familiales n'étaient pas les seuls sujets importants. Pour nous, le programme le plus réaliste et le plus sérieux, c'était celui de François Fillon", assume aujourd'hui Madeleine de Jessey, interrogée par franceinfo.

L'allégeance de Sens commun à François Fillon est aussi une affaire de personnes. Jusqu'en juin 2016, le mouvement est présidé par Sébastien Pilard. "Il était très proche de Nicolas Sarkozy et faisait obstacle à toute discussion avec nous", se souvient un membre du staff filloniste. Son remplacement par Christophe Billan, bien plus bienveillant à l'égard de François Fillon, fait tout basculer. "Comme par hasard, la situation s'est tout de suite débloquée. Les nouveaux dirigeants nous ont transmis leur plate-forme programmatique, et Christophe Billan a ensuite rencontré François Fillon." La proximité de certains proches de François Fillon, comme les très catholiques Bruno Retailleau et Valérie Boyer, avec l'idéologie défendue par Sens commun, a aussi facilité le rapprochement.

La cause des chrétiens d'Orient, un élément "qui a fait la différence" ? 

Ce soutien de la droite catholique, François Fillon l'a aussi obtenu en semant des petits cailloux sur son passage. Retour à l'été 2014. A cette époque, l'UMP est en train de se choisir un nouveau chef. Le député de Paris ne se mêle pas à la compétition, préférant sillonner la France et peaufiner son programme en vue de la primaire de novembre 2016. Il en profite aussi pour se montrer particulièrement sensible à la cause des chrétiens d'Orient, persécutés par les jihadistes. Dès l'été 2014, il effectue un premier voyage discret – mais remarqué – en Irak et au Kurdistan, où il rencontre les autorités religieuses, et visite des camps de réfugiés chrétiens.

De retour en France, il accorde un entretien à Famille chrétienne. "Sans vouloir réserver aux chrétiens notre regard et notre compassion – ils ne sont pas les seuls à souffrir en Irak –, la France a une mission particulière envers eux que lui confère l’histoire", dit-il pour justifier son déplacement. 

Si l’Etat français ne se préoccupe pas des chrétiens d’Orient, quel État le fera ?

François Fillon, dans l'hebdomadaire "Famille chrétienne"

en septembre 2014

Son engagement très précoce en faveur de cette communauté le démarque de ses adversaires et n'échappe pas à l'électorat catholique. D'autant qu'en juin 2015, son directeur de campagne, Patrick Stefanini, lui suggère d'organiser à Paris un meeting de soutien aux chrétiens d'Orient. Un succès : 2 000 personnes répondent présent et le Cirque d'hiver – déjà – fait salle comble. Pour Stefanini, c'est une étape clé : "La solidarité avec les chrétiens persécutés par Daech a fait la différence" pour l'obtention du soutien de Sens commun.

"Infléchir le programme de la droite"

Reste à mesurer l'impact de ce soutien des réseaux cathos sur la campagne de François Fillon. En seulement trois ans d'existence, Sens commun a attiré à lui plus de militants qu'un parti comme Europe Ecologie-Les Verts. Si les effectifs (9 000 membres) restent modestes en comparaison de ceux des Républicains (275 000 adhérents revendiqués fin 2016), "nos militants ont une spécificité par rapport aux militants LR lambda : ils veulent être actifs et ne se contentent pas de prendre leur carte, décrit Madeleine de Jessey. Ils veulent vraiment être présents sur le terrain et participer au déploiement de nos idées et de nos propositions. Ce sont souvent des militants jeunes et dynamiques."

Ce militantisme fervent, les membres de Sens commun l'ont mis au service exclusif de François Fillon. Pendant la primaire, comme au plus fort de la tempête liée aux affaires d'emplois fictifs présumés, les militants de Sens commun font corps avec leur champion. Et même quand des ténors de la droite s'interrogent ouvertement sur l'opportunité d'un plan B, Sens commun fait preuve d'un soutien sans faille. "Nous sommes bel et bien confrontés à une machination", lâche Christophe Billan dans une interview à Valeurs actuelles fin février.

Madeleine de Jessey, elle, reconnaît que "Sens commun a créé une dynamique" autour de François Fillon, mais nie toute influence sur le programme du candidat. Une influence que le président du Parti chrétien-démocrate de Christine Boutin, le député Jean-Frédéric Poisson, revendique, pour sa part, haut et fort. "En me présentant [à la primaire de la droite], j'avais comme objectif d'infléchir, d'orienter le programme de la droite, et sur ce point j'ai réussi. Nous avons en effet largement conforté François Fillon sur sa politique familiale ou sur sa vision de l'école", déclare dans une interview à la revue Charles celui qui est devenu à la mi-mars... l'un des huit porte-parole du candidat Fillon.

La fin du délit d'entrave à l'IVG comme "cadeau" à Sens commun et à l'électorat catholique ?

Un point du programme de François Fillon illustre peut-être plus que d'autres cette influence présumée des milieux catholiques sur la candidature de l'ancien Premier ministre. Car sa position au sujet du droit à l'avortement interroge. 

En 2014, opposé à la suppression de la notion de "détresse" pour justifier un avortement, il dénonce "une faute morale et politique" de la gauche, avant, finalement, de s'abstenir sur le texte. Et quelques mois plus tard, il approuve une résolution socialiste "visant à réaffirmer le droit fondamental à l'interruption volontaire de grossesse en France et en Europe".

Mais en juin 2016, au plus fort de son opération de conquête de l'électorat catholique, François Fillon fait marche-arrière. "Dans mon livre, j'ai commis une erreur quand j'ai écrit que l'avortement était un droit fondamental. Ce n'est pas ce que je voulais dire. Ce que je voulais dire, c'est que c'est un droit sur lequel personne ne reviendra", explique-t-il lors d'un meeting à Aubergenville (Yvelines). De quoi rassurer l'électorat traditionnaliste.

Compte tenu de ma foi personnelle, je ne peux pas approuver l’avortement.

François Fillon, lors d'un meeting dans les Yvelines

en juin 2016

François Fillon ne s'arrête pas là. Alors que l'Assemblée nationale vote en février 2017 un délit d'entrave numérique à l'IVG, visant les sites internet de "désinformation" qui luttent contre le droit à l'avortement, François Fillon accorde un nouvel entretien au magazine Famille chrétienne et promet de revenir sur ce délit s'il est élu à la présidence de la République. 

"Le texte ne me convient pas. (...) Il est en effet paradoxal de brader une liberté au nom d’une autre liberté."

François Fillon, dans un entretien à "Famille chrétienne"

le 17 mars 2017

S'agit-il d'une concession accordée à la droite catholique la plus conversatrice, en remerciement de son soutien ? Madeleine de Jessey, qui avait dénoncé dans Le Figaro une disposition "liberticide" et s'en était pris aux "ayatollahs de l'IVG", avant de participer à une marche contre l'avortement en janvier à Paris, jure n'avoir "rien réclamé". "On n'y est pour rien !", insiste-t-elle.

Membre de L'Avant-Garde, un mouvement qui se présente comme un "réseau de conviction, anticonformiste, enraciné, personnaliste, ordolibéral et démocrate", Julie Graziani ne livre pas exactement la même analyse. Lors d'un débat organisé à Paris fin mars par le pôle société civile de la campagne de François Fillon, et intitulé "Où va la droite ?", cette militante pro-vie lance : "Dans les deux cas, nous serons gagnants."

Si François Fillon remporte la présidentielle, on sortira renforcés et cela signifiera que notre mouvement d'idées a contribué de manière décisive à la victoire.

Julie Graziani, militante pro-vie

lors d'un débat à Paris fin mars

"S'il ne gagne pas, voire n'accède pas au second tour, ajoute Julie Graziani, cela aura le mérite de faire éclater les choses et d'induire une recomposition de la droite française. Ce n'est finalement pas plus mal !"

S'il est élu en mai, François Fillon, lui, pourrait bien nommer des membres de Sens commun au gouvernement. "Pourquoi pas ?" IIs font "partie des hommes et des femmes qui sont des Français fiers de leur pays, attachés à leurs traditions, pour lesquels j'ai beaucoup de respect", déclare-t-il à huit jours du premier tour. La droite catho n'a pas fini de peser sur la vie politique française. 

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