Elections régionales 2021 : ce qu'il faut savoir du scrutin dans le Grand Est
La droite, représentée par le sortant Jean Rottner, espère conserver la région, mais se divise sur la question des alliances. Le Rassemblement national, bien placé dans les sondages, est à l'affût.
La région Grand Est, née en 2016 de la fusion des régions Alsace, Champagne-Ardenne et Lorraine, est un bastion historique de la droite. Et le parti Les Républicains compte bien la garder lors des élections régionales du 20 et 27 juin, malgré la progression dans les sondages du Rassemblement national. La droite avait remporté la région avec 48,4% des voix au second tour, devant le FN (36,08%) et le PS (15,51%).
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Qui est le président sortant ?
Le Grand Est, bastion de droite, est présidée par Jean Rottner (Les Républicains), qui fut maire de Mulhouse (Haut-Rhin) de 2010 à 2017, date à laquelle il a été élu à la tête du conseil régional en remplacement de Philippe Richert après son retrait de la vie politique. Agé de 54 ans, l'ancien médecin urgentiste s'est fait remarquer au cours de la crise sanitaire, lors de laquelle il a été l'un des premiers élus à commander des masques de protection au printemps 2020.
Quelles sont les listes en présence ?
Huit candidats vont tenter de défier le président sortant Jean Rottner. Le Rassemblement national espère créer la surprise avec Laurent Jacobelli. Une liste de gauche menée par Eliane Romani rassemble EELV, le PS et le PCF. La majorité présidentielle (LREM-MoDem-Agir) est représentée à travers une liste conduite par Brigitte Klinkert (ex-LR), ministre déléguée à l'Insertion.
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L'ancien vice-président du FN Florian Philippot conduit une liste estampillée Les Patriotes, Aurélie Filippetti est à la tête d'une autre liste de gauche (LFI, Génération.s, Place publique), Louise Fève pilote une liste Lutte ouvrière, Martin Meyer mène une liste d'Unser Land, qui a la particularité de ne présenter que des candidats alsaciens, et Adil Tyane conduit une liste pour l'Union des démocrates musulmans français.
L'histoire qui agite la campagne
La campagne des régionales a parfois été tendue dans le Grand Est, notamment en raison des divisions de la droite. Comme pour la région Paca, la question des alliances a créé des remous. Une partie du camp des Républicains soupçonne Jean Rottner de vouloir s'allier avec la majorité présidentielle au second tour. Nadine Morano a ainsi annoncé qu'elle ne voterait pas pour la liste du président sortant. "Jean Rottner est plutôt dans une ligne politique très macron-compatible, ce que je ne suis pas", a expliqué l'ancienne ministre sur franceinfo.
De son côté, Jean Rottner a esquivé la question de la fusion à plusieurs reprises. "La question de la fusion avec LREM ne se pose pas. Mon sujet, c'est de me battre, de respecter les électeurs et d'avoir un projet cohérent à leur proposer pour le premier tour. Et je serai en tête !" a-t-il expliqué sur LCI. Lors d'un débat sur France 3, le 9 juin, il a quand même laissé la porte ouverte à une alliance pour le second tour. "Je n'ai pas de contradiction à gérer. La droite et le centre, je les représente", a-t-il assuré.
Une fusion des listes LR et LREM entre les deux tours paraîtrait d'autant plus naturelle que la tête de liste de la majorité présidentielle, Brigitte Klinkert, était une figure locale de LR avant de rejoindre le gouvernement. Elle a d'ailleurs dirigé de 2017 à 2020 le conseil départemental du Haut-Rhin, terre d'élection de Jean Rottner.
Qui part favori ?
Selon un sondage Ipsos-Sopra Steria pour France 3 réalisé début juin, Jean Rottner devancerait de peu Laurent Jacobelli, le candidat du Rassemblement national. Le président sortant recueillerait 27% des voix au premier tour, contre 25% pour son adversaire du RN. Brigitte Klinkert (LREM-MoDem) obtiendrait 14% des suffrages, à égalité avec la liste conduite par Eliane Romani (EELV-PS-PCF).
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D'après cette enquête, Florian Philippot (Les Patriotes) serait lui à 8% et Aurélie Filippetti (LFI-PRG-Génération.s) à 5%. La liste régionaliste soutenue par Unser Land et conduite par Martin Meyer pourrait totaliser 4% des voix. En queue de peloton, la liste Lutte ouvrière conduite par Louise Fève s'adjoindrait 2% et la liste soutenue par l'Union des démocrates musulmans français menée par Adil Tyane 1%.
Pour le second tour, le sondage Ipsos se place dans l'hypothèse d'une quadrangulaire. Laurent Jacobelli (RN) obtiendrait alors 32% des voix, devant Jean Rottner (LR), mesuré à 29%. La liste de gauche menée par Eliane Romani serait à 20%, tandis que la majorité présidentielle obtiendrait 19%. Mais une triangulaire n'est pas à exclure.
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