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Elections régionales et départementales 2021 : la galère des maires à trouver des assesseurs pour organiser le scrutin, "un véritable casse-tête"

A l'approche des deux journées de vote, les 20 et 27 juin, de nombreux élus peinent à recruter des citoyens volontaires. 

Article rédigé par franceinfo
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Des assesseurs comptent les bulletins de vote, le 3 juillet 2020 à Paris. (BERTRAND GUAY / AFP)

"Aujourd'hui, on doit être à une quarantaine d'assesseurs qui ont confirmé leur présenceCela ne couvre même pas l'intégralité de nos bureaux, sans remplaçants..." , souffle Nadège Azzaz. La situation de la maire PS de Châtillon (Hauts-de-Seine), tête de liste dans son département pour Ile-de-France en Commun, n'est pas un cas isolé. Comme dans cette commune d'environ 37 000 habitants, de nombreux élus rencontrent les plus grandes difficultés pour trouver des assesseurs, ces membres indispensables à l'organisation des élections régionales et départementales, les 20 et 27 juin.

Selon le Code électoral, ils doivent être au moins deux par bureau de vote pour chacun des scrutins. Avec l'organisation des régionales et départementales les mêmes jours, chaque bureau de vote doit donc comporter quatre assesseurs. Selon le courrier adressé par le ministère de l'Interieur aux maires, daté du 28 avril, leurs noms doivent être envoyés par les binômes de candidats à l'élection départementale et par les listes des candidats aux élections régionales, au plus tard le 17 juin à 18 heures. Mais certains candidats tardent à envoyer des noms et le temps presse. 

"A Châtillon, nous avons 26 bureaux de vote, ce qui nous fait 52 assesseurs à recruter", calcule Nadège Azzaz. Pour attirer des volontaires, la maire a dû trouver des idées. "On a aussi été obligés de faire appel à un petit terreau de vacataires et animateurs de la ville pour avoir un peu de marge..."

A Bessancourt (Val-d'Oise), commune de près de 7 000 habitants, la difficulté est la même. Après un premier appel, en janvier, aux sympathisants des différents partis politiques en lice, la mairie a eu assez peu de réponses. "Nous avons donc pris des habitués mais n'en avons eu que sept, contre une vingtaine d'habitude...", regrette Jean-Christophe Poulet, le maire DVG de la ville. Selon lui, les bureaux de vote de sa commune vont pouvoir être ouverts "à flux tendu", de 8 heures à 20 heures.

Un nouveau scrutin sur fond de crise du Covid-19

Pour attirer les assesseurs, le ministère de l'Intérieur a annoncé le 28 avril qu'ils seraient prioritaires pour être vaccinés. Un argument qui n'a pas suffi. La crise sanitaire complique davantage la tâche des élus, qui ne savent parfois plus quoi dire à leurs administrés pour convaincre. L'organisation des élections municipales entre le printemps et l'été 2020 est encore dans les esprits. "On a failli communiquer à fond sur le vote par procuration mais on s'est dit qu'il fallait quand même que la personne qui a la procuration se déplace et que ça ne changeait pas le problème..." Finalement, le message diffusé sur les réseaux sociaux de la ville est plus clair. "C'est 'venez voter' et on fera le maximum pour que ce soit sans danger. Ces élections, c'est un véritable casse-tête", soupire Jean-Christophe Poulet.

Un point de vue que tempère le secrétaire général de l'Association des maires de France (AMF), Philippe Laurent, maire UDI de Sceaux (Hauts-de-Seine) depuis 2001. "En temps normal, on reçoit la liste complète seulement trois jours avant et pour l'instant, à Sceaux, il nous en manque une dizaine". Pour lui, les difficultés rencontrées pour trouver des assesseurs dans les communes tient au désamour pour la politique. "Le souci, c'est surtout que les partis n'ont plus de militants et donc n'envoient plus personne. Il y a un vrai manque d'implication."

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