: Reportage "Ça ne changera rien, les Français ont fait leur choix" : les sympathisants du Rassemblement national ne croient pas au projet de gouvernement de coalition
En cas d'absence de majorité absolue pour le Rassemblement national à l’issue des élections législatives, dimanche 7 juillet, l'idée d'un gouvernement de coalition fait son chemin. De la droite au Nouveau Front populaire, des personnalités des Républicains, du Parti socialiste et des Ecologistes n'ont pas fermé la porte.
Pour LFI en revanche, pas question d'aller au pouvoir si ce n'est pas pour appliquer son programme. Mais comment réagit-on du côté du RN à cette hypothèse, encore floue, d'un gouvernement d'union nationale ? franceinfo est allé à la rencontre des militants et soutiens du RN en Essonne, où le parti est présent au second tour dans la plupart des dix circonscriptions.
"C'est le jeu de la politique"
Qu'ils soient militants ou simple sympathisants, tous les habitants rencontrés l'assurent, pas de quoi les agacer. "Non, ça ne m'énerve pas, c'est le jeu de la politique", assure l'un d'eux. Surtout qu'ils en sont persuadés : un gouvernement de coalition est tout simplement impossible.
C'est en tout cas l'avis de Michel : "Ils n'ont pas du tout les mêmes idées, ils sont à l'opposé. C'est contre-nature. C'est comme si vous me disiez que le rouge et le bleu c'est la même couleur. Ce sont deux couleurs, mais ce n'est pas la même couleur donc on ne peut pas mettre du rouge et du bleu sinon ça fait du violet. Déjà que le Front populaire, ce sont des gens en pleine opposition sur plein de choses, pour moi, ça me paraît impossible...", tranche-t-il.
"C'est du blabla"
"Il faudra sûrement faire des choses que personne n'a jamais faites auparavant", disait en début de semaine la secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier, à propos de la future Assemblée. Une déclaration qui fait réagir Clément, un militant du RN : "Ça me fait rire. Honnêtement c'est du blabla. On sait très bien qu'une fois que tous seront élus, soit il y aura une majorité RN, auquel cas tant mieux pour nous, soit il y aura une majorité relative ou pas pour tel ou tel camp. Mais dans tous les cas, au niveau de l'Assemblée nationale, ce sera ingérable. Tout le monde se tirera dans les pattes. La gauche ne fera plus alliance avec les macronistes et inversement."
Si certains dénoncent "une idée stupide pour mettre le désordre", Clément lui critique une proposition purement électoraliste avec un seul objectif : "Casser la dynamique pour garder leurs sièges et leurs petits intérêts."
Un avis partagé par Michel, selon qui tout est calculé : "Ils ne sont quand même pas si bêtes que ça. Ils voient bien qu'énormément de gens disent : 'On n'a pas essayé le RN, on va essayer et on verra bien'" Mais est-ce qu'une telle hypothèse, à quelques jours du second tour, peut peser dans le choix de certains électeurs ?
Absolument pas, affirme François : " Ça ne changera rien, les Français ont fait leur choix. C'est un grand ras-le-bol qui perdure depuis tellement longtemps que les gens se sont exprimés. Les Français ont réagi avec âme et conscience." Il y a donc de la sérénité et certains l'assurent : d'ici dimanche, il y aura d'autres petites phrases et idées qui, d'après un militant, "n'ont ni queue ni tête".
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