2002, 2007, 2012 : quand le fait divers s'impose dans la campagne
Le gouvernement s'est emparé de l'affaire Agnès en un rien de temps, promettant de légiférer dès demain à ce sujet. Hier Claude Guéant annonçait également qu'une réforme de la la justice des mineurs devrait être "une des priorités" après les élections présidentielle et législatives de 2012, en faisant ainsi clairement un thème de campagne. Et c'est loin d'être la première fois qu'un fait divers s'immisce ainsi dans la vie politique. Surtout à l'approche d'une élection présidentielle.
2002 : l'affaire de Papy Voise
Il s'agit du cas le plus flagrant, analysé par la suite comme une des raisons du passage de l'extrême droite au second tour lors de l'élection présidentielle de 2002. Le 18 avril 2002, soit trois jours avant le premier tour, un retraité (Paul Voise, surnommé Papy Voise) est agressé dans sa maison à Orléans. Deux personnes s'introduisent chez lui, le rouent de coups et incendient sa maison. La veille de l'élection présidentielle, les journaux télévisés ouvrent encore sur ce fait divers, élevé comme un symbole de l'insécurité. L'engouement médiatique est par la suite très critiqué. "Le mythe consiste à croire que ces crimes sont nécessairement
révélateurs des tendances profondes de la société, si possibles
nouvelles et inquiétantes bien entendu... Or il s'agit bien d'un mythe.
[...] Mais les journalistes sont pris dans la course à
l'audience, ils sont de plus en plus dépourvus de moyens d'investigation
et de plus en plus dépendants des sources institutionnelles
(principalement policières) ", expliquait le sociologue Laurent Mucchielli sur son blog.
Un documentaire intitulé "Paul Voise, fait-divers, politique et insécurité" a été tiré de ce fait divers, et engage plus largement une réflexion sur l'insécurité comme enjeu du débat politique. Voir la première partie de ce documentaire ci-dessous (à retrouver en intégralité sur Dailymotion) :
2005 : l'épisode du "kärcher"
Se rendre sur les faits divers, c'est un peu la marque de fabrique de Nicolas Sarkoy. Même lorsqu'il n'était encore que ministre de l'Intérieur, avec en ligne de mire la présidentielle. En 2005 il se rend par exemple à La Courneuve, au lendemain de la mort d'un enfant tué par une balle perdue. C'est le fameux épisode du "kärcher" :
Quelques mois plus tard, en octobre 2005, des émeutes éclatent dans les banlieues françaises, après la mort de deux jeunes à Clichy-sous-Bois. En première ligne dans la gestion de la crise, Nicolas Sarkozy sort renforcé de cet épisode. Il est élu président de la République en 2007.
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