Accident de Brétigny : nouvelles révélations sur le manque de coopération de la SNCF lors de l'enquête
D'après "Le Figaro", l'entreprise ferroviaire a "tout fait pour ne pas communiquer des pièces indispensables".
Nouvelle salve d'accusations contre la SNCF à propos de la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge. Après Le Canard enchaîné, c'est Le Figaro qui dévoile, lundi 8 février, des extraits du dossier d'instruction. L'entreprise publique "a tout fait pour ne pas communiquer aux enquêteurs des pièces indispensables à la manifestation de la vérité", estime le quotidien. Samedi, la compagnie avait balayé ces accusations.
Le Figaro évoque par exemple le cas d'un dirigeant de proximité (DPX), en charge du secteur de Brétigny, auteur de la dernière tournée d'inspection de l'aiguillage avant le déraillement. Quand les enquêteurs demandent à récupérer son ordinateur professionnel, il leur explique que celui-ci a été volé.
Mais il est finalement retrouvé dans un petit local, fermé à clé, à quelques centaines de mètres de la gare. Une partie de son contenu a disparu. Son propriétaire en sait pourtant long sur l'accident. Deux jours après le déraillement, il écrivait ce SMS à une amie : "Ça va comme un DPX qui a fait dérailler un train pour erreur de maintenance."
"Il ne faut pas être pro-actif avec les enquêteurs"
Plus généralement, le journal affirme, en s'appuyant sur le dossier d'instruction, que la SNCF a tout fait "pour ne pas délivrer [aux enquêteurs] des textes fondamentaux comme les rapports des brigades chargées de l'inspection des voies", des documents décrits comme une "une mine d'or'" par des cadres du service juridique de l'entreprise.
Lors d'une conversation avec un agent s'apprêtant à témoigner, connue grâce à une écoute téléphonique, une juriste de la compagnie lui a ainsi demandé de "ne rien apporter". "Il ne faut pas être pro-actif avec eux, il faut véritablement attendre leurs demandes", explique-t-elle. Le Canard enchaîné avait déjà évoqué des pratiques similaires.
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