À Marseille, les marins-pompiers doivent faire face à "une opération délicate, car les immeubles contigus menacent également de s'effondrer"
Pour le capitaine de frégate Samuel, commandant des opérations de secours du bataillon des marins-pompiers de Marseille, mardi sur franceinfo, la configuration de l'effondrement de bâtiments en centre-ville "ne facilite pas la tâche".
Alors que les secours sont toujours à l'œuvre, mardi 6 novembre, après l'effondrement de trois immeubles lundi à Marseille, le capitaine de frégate Samuel, commandant des opérations de secours du bataillon des marins-pompiers de Marseille, a fait part, sur franceinfo, des difficultés auxquelles ils sont confrontés dans cette opération.
franceinfo : Comment se passent les recherches ?
Capitaine de frégate Samuel : Le bataillon des marins-pompiers de Marseille a été énormément mobilisé avec plus d'une centaine de personnes sur cette opération, l'effondrement de deux immeubles dans un premier temps, puis un troisième immeuble. Nous avons travaillé avec les services de l'État et de la ville de Marseille pour mener ces actions. Pour les services de secours, la priorité était de sécuriser le site, faire évacuer les immeubles et de prendre en compte cette opération périlleuse de recherche des victimes, pour tenter de sauver un maximum de personnes. Le bataillon des marins-pompiers de Marseille a mobilisé ses équipes spécialisées, avec des équipes en renfort de nos collègues des services de secours des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse. Nos équipes spécialisées sont appuyées par du matériel endoscopique pour localiser d'éventuelles victimes, des moyens technologiques perfectionnés ainsi que des équipes cynotechniques, avec des maîtres-chiens et des chiens qui sont entraînés pour travailler au quotidien pour la recherche de victimes.
Y a-t-il des poches de survie possibles?
Sur ce type d'opérations, il y a toujours des poches de survie. Malheureusement, les constats habituels faits depuis l'extérieur du bâtiment nous laissent très pessimistes sur la survie. Cela fait partie de notre métier, il y a toujours un espoir. Nos professionnels qui travaillent, s'entraînent en permanence sur ce type d'opérations spécialisées continuent leur travail, gardent espoir et sont mobilisés pour mener des actions de localisation de victimes. Ils procèdent à cette opération minutieuse de déblayement, aidés de moyens mécaniques, mais avec beaucoup de précision et beaucoup de prudence également. C'est une opération délicate, car les immeubles contigus menacent également de s'effondrer. On a pris toutes nos dispositions pour travailler en sécurité, travailler au plus vite et au mieux pour tenter de localiser d'autres victimes.
Est-ce que les immeubles aux alentours et ceux qui se sont effondrés représentent-ils un danger ?
Indépendamment des trois immeubles qui se sont effondrés, les immeubles contigus représentent une menace pour nos équipes. On a pris toutes les dispositions pour faire un périmètre de sécurité, pour équiper nos personnels et mettre en place nos procédures. La priorité absolue, c'est la sécurité de nos personnels. Ces recherches sont difficiles. La configuration de cet effondrement ne facilite pas la tâche de nos équipes. C'est un travail très long qui s'annonce, il est nécessaire de redoubler de vigilance et d'aller au plus vite pour encore une fois tenter de sauver des vies. Nous travaillons d'arrache-pied depuis [lundi] matin 9 heures. Nos équipes ont travaillé toute la nuit et se relèvent de façon à pouvoir assurer et mettre un maximum de chances de notre côté pour tenter de sauver des vies.
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