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Pour le PDG de Lufthansa, "aucun système au monde ne pourrait empêcher un tel acte isolé"

Carsten Spohr a donné une conférence de presse, jeudi 26 mars, quelques heures après la confirmation d'un geste délibéré du copilote qui aurait entraîné le crash de l'A320 de Germanwings.

Article rédigé par franceinfo
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Le PDG de Lufthansa, Carsten Spohr, lors d'une conférence de presse à Barcelone (Espagne), le 25 mars 2015. (QUIQUE GARCIA / AFP)

Il n'a pas "le moindre indice" sur les raisons qui auraient poussé le copilote de l'Airbus A320 à précipiter l'appareil sur une montagne dans les Alpes. Carsten Spohr, PDG de Lufthansa, maison-mère de Germanwings, a tenu une conférence de presse, jeudi 26 mars, à Cologne (Allemagne), quelques heures après que le procureur de Marseille a évoqué un geste délibéré de la part d'Andreas Lubitz, 28 ans. Retour sur les principales déclarations du numéro un de la compagnie allemande.

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Sur le parcours du copilote Andreas Lubitz

"Le copilote a suivi une formation à Phoenix [Etats-Unis]. Il a pu faire quelques stages. En septembre 2013, il est devenu premier officier – nom officiel que nous donnons – d'un A320. Il a commencé sa formation puis il l'a interrompue, avant de la reprendre. Il a réussi tous les tests médicaux mais aussi les examens techniques et tous les contrôles. Il était apte à 100% pour piloter un avion. Ses capacités techniques étaient excellentes, sans exception."

>> Le copilote mis en cause, Andreas Lubitz, était âgé de 28 ans

Sur les examens médicaux au sein de la compagnie

"Il y a des tests médicaux très réguliers et une fois par an, il y a un contrôle médical. Il n'y a pas de test psychologique ensuite. Mais bien sûr, chaque premier officier à Lufthansa doit dire s'il perçoit des problèmes chez ses collègues, est-ce qu'il pense que son collègue a de bonnes dispositions psychologiques pour continuer à piloter."

Interrompre sa formation, comme l'a fait Andreas Lubitz, "n'a rien d'inhabituel chez nous. Je n'ai aucun détail à vous donner sur les causes de l'interruption dans la formation du pilote. Mais dans ce cas, il a dû repasser les tests médicaux et techniques".

Sur le verrouillage du cockpit

"[Les pilotes disposent d'un code, qui permet à] la porte [de] s'ouvrir pendant un court laps de temps, mais cela n'est pas possible si le pilote a choisi l'option 'lock'. Ce qu'on sait, très certainement, quand le commandant de bord a essayé de rentrer, soit il ne connaissait pas le code, soit le commandant a tapé le code mais le copilote a verrouillé le code pour empêcher l'ouverture électronique de la porte."

>> Comment un des pilotes a-t-il pu rester bloqué hors du cockpit ?

Sur la sécurité de la compagnie

"Quelles que soient les mesures de sécurité que vous pouvez avoir dans une société, quelle que soit la rigueur des procédures, rien ne pourrait empêcher un tel acte isolé. Aucun système au monde ne pourrait empêcher [un tel acte]."

Sur la réaction au sein de la compagnie

"Nous sommes sans voix, ici à Lufthansa, à Germanwings, nous ne trouvons pas les mots. Nous sommes consternés, bouleversés. Dans nos pires cauchemars, nous n'aurions pas pu imaginer une telle tragédie."

"Nous avons pleinement confiance dans nos pilotes et les avions de la compagnie ainsi que dans le personnel de maintenance."

"Nous ne savons pas ce qui a causé le geste de ce copilote, je voudrais répéter très clairement que c'est la plus grande tragédie de notre compagnie qui a déjà 40 ans et nous sommes fiers de nos pilotes, je l'ai déjà dit, mais nos pilotes sont les meilleurs du monde. C'est un cas isolé."

Sur les dédommagements aux familles de victimes

"Lufthansa fera face à ses responsabilités et nous aiderons les familles. Je ne veux pas dévoiler le montant, mais cela devrait les mettre à l'abri des considérations financières."

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