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Jura : ce que l'on sait de l'accident de la route qui a coûté la vie à quatre lycéens

Quatre lycéens sont morts dans un accident, mercredi en fin d'après-midi dans le Jura. Leur voiture est tombée dans le lac de Chalain, à l'est de Lons-le-Saunier, alors qu'ils circulaient sur une route verglacée.

Article rédigé par franceinfo - Xavier Allain
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Les secours devant la route bloquée après l'accident de voiture mortel qui a fait quatre morts parmi des lycéens, à Doucier (Franche-Comté), le 19 janvier 2022.  (MAXPPP)

La stupeur. Quatre lycéens sont morts dans un accident de la route, mercredi 19 janvier en fin d'après-midi dans le Jura, selon les informations de France Bleu Besançon. Une enquête de gendarmerie a été ouverte afin de déterminer les circonstances exactes du drame.

Le véhicule circulait sur une route "totalement verglacée"

Les cinq passagers étaient à bord d'une Peugeot 206. Ils ont fait une sortie de route en fin d'après-midi au niveau du lac de Chalain, sur la commune de Fontenu (Jura), à une trentaine de kilomètres à l'est de Lons-le-Saunier. Le véhicule circulait sur la route longeant ce lac, le plus grand du Jura, et il a fait une chute d'une dizaine de mètres de haut et a terminé sa course dans l'eau.

"Des gendarmes à proximité se sont rendus immédiatement sur place, explique le procureur de la République de Lons-le-Saunier, Lionel Pascal. Ils ont prodigué les premiers secours. Les pompiers sont arrivés très rapidement, des plongeurs aussi, mais malheureusement, ils n'ont pas pu secourir les quatre victimes."

Les victimes, de 15 à 19 ans, sont des lycéens du même internat

Les quatre victimes étaient âgés de 15 à 19 ans. Seule la conductrice était majeure et tous sont lycéens à l'internat de la commune de Champagnole, à une vingtaine de kilomètres du lieu du drame. Les quatre corps ont été acheminés à l'hôpital de Lons-le-Saunier pour que les proches puissent les identifier. 

Un seul des occupants, un jeune homme de 17 ans, a réussi à s'extraire du véhicule, et a pu prévenir les secours. Le jeune homme rescapé, après être miraculeusement sorti de l'habitacle presque totalement immergé, a été hospitalisé en état d’hypothermie à l'hôpital de Lons-le-Saunier. "Il a réussi à s'extirper du véhicule, il a pu héler une passante et ensemble, ils ont pu appeler les pompiers", a indiqué le préfet du Jura, David Philot, lors d'une conférence de presse ce jeudi.

Une enquête ouverte pour homicide involontaire

Le témoignage du rescapé sera déterminant, selon le procureur de Lons-le-Saunier, Lionel Pascal, qui a précisé qu'une enquête pour homicide involontaire était ouverte. "Ce jeune nous dira quel était le projet. Est-ce qu'ils sont venus sciemment sur cette route ou est-ce qu'ils se sont trompés et sont arrivés là par erreur ?", a-t-il expliqué.

L'enquête de gendarmerie doit désormais déterminer les circonstances exactes de l'accident, et notamment la vitesse à laquelle la Peugeot 206 circulait. 

Le procureur souligne que la route était particulièrement verglacée et évoque  "une forme de fatalité" : "Le lac est à une dizaine de mètres en contrebas de la route. Mais entre le lac et la route il y a une zone qui est extrêmement boisée et pour autant le véhicule a pris un chemin où il n'a rencontré aucun arbre". "Lorsqu'on s'avance sur la route, avec juste les éclairages d'un véhicule, on ne fait pas la différence entre la route qui, 100 mètres avant, est complètement nette et dégagée, et 100 mètres après, est totalement verglacée. C'est aussi un élément qui a pu être tout à fait piégeux." a-t-il décrit.

Une cellule psychologique mise en place au lycée de Champagnole

"Nos pensées, avant tout, vont vers les proches de ces quatre jeunes", a déclaré David Philot, le préfet du Jura. "Nous avons également le souci d'accompagner les camarades de leur lycée dans les heures et les jours à venir." Une cellule psychologique a été mise en place dans le lycée Paul-Émile Victor de Champagnole, qui compte 750 élèves, avec "six professionnels" afin d'"écouter" et d'"atténuer la douleur".

Le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a aussi réagi sur son compte Twitter : "Après ce drame qui touche toute la communauté éducative et tout particulièrement l’académie de Besançon, je veux exprimer ma peine et adresser toutes mes pensées aux familles et aux proches des lycéens. Les services de l’État sont pleinement mobilisés auprès de l’entourage des victimes."

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