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Violences urbaines : la justice "va faire de son mieux", assure le président de la Conférence nationale des procureurs de la République

Depuis le début des violences mardi dernier, suite à la mort du jeune Nahel tué par un policier à Nanterre, 3 000 personnes ont été placées en garde à vue. Les personnels de justice sont mobilisés "pour essayer au mieux de répondre à cette masse de procédures", indique le président de la Conférence nationale des procureurs de la République.
Article rédigé par franceinfo
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A Nice, des tensions entre manifestants et les forces de l'ordre ont eu lieu dans la nuit du 1er au 2 juillet. (CYRIL DODERGNY / MAXPPP)

La justice "va faire de son mieux, comme elle le fait à chaque fois", a déclaré lundi 3 juillet sur franceinfo Raphaël Balland, procureur de la République de Béziers et président de la Conférence nationale des procureurs de la République.

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Après les émeutes de fin juin, la justice se retrouve face à une situation hors norme. Au total, 3 000 personnes ont été placées en garde à vue depuis le début des violences dans la soirée du mardi 27 juin, 570 ont été déférées devant la justice et 260 envoyées en comparution immédiate, selon une source judiciaire à franceinfo. Les premières condamnations pour participation aux violences urbaines depuis plusieurs nuits ont été prononcées au cours du week-end du 1er et 2 juillet lors d'audiences en comparution immédiate dans plusieurs villes de France.

"Les 164 procureurs sont totalement mobilisés jour et nuit avec tous les magistrats du parquet, avec tous les greffiers disponibles, les juges. L'ensemble de ces personnels de justice sont au service de nos concitoyens pour essayer au mieux de répondre à cette masse de procédures qui arrivent en particulier dans les parquets", a-t-il expliqué.

Des greffiers en grève 

Un défi de taille, alors que la justice est déjà confrontée à un manque de moyens pour réaliser sa mission au quotidien : "Est-ce qu'elle va y arriver ? On est dans l'ordre un petit peu du roman. Nous, on n'est pas dans le roman, on est dans le quotidien, on est sur le terrain avec les policiers, les gendarmes, avec nos concitoyens. On fait ce que l'on peut et on fera, croyez bien, de notre mieux. Plus on nous donnera la capacité d'action, mieux on agira", a-t-il affirmé.

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Une grève des greffiers lundi 3 juillet risque de compliquer la tâche des tribunaux : "Effectivement, l'audience ne peut pas se tenir en principe sans greffier. Le greffier a un rôle absolument essentiel dans la justice", a-t-il expliqué. La loi permet de remplacer des greffiers absents par d'autres agents du tribunal qui peuvent, dans ce cas, prêter serment. Raphaël Balland a affirmé son soutien au mouvement des greffiers qui réclament davantage de moyens et une meilleure rémunération : "On sait aussi que ce sont des gens qui ont une très haute conception du service public et je suis sûr qu'ils seront au rendez-vous", a-t-il affirmé.

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