Lycéens agenouillés et interpellés à Mantes-la-Jolie en 2018 : un juge va enquêter pour "torture"
Un juge d’instruction va enquêter sur des accusations de "torture par personne dépositaire de l’autorité publique" sur des jeunes interpellés et qui avaient été forcés de s’agenouiller devant les policiers, à Mantes-la-Jolie (Yvelines) en décembre 2018.
Six mois après la plainte de l’un des jeunes interpellés et qui avaient été forcés de s’agenouiller devant les policiers, à Mantes-la-Jolie (Yvelines) en décembre 2018, en marge d’un mouvement de contestations lycéennes, un juge d’instruction a été désigné et va enquêter sur des accusations de "torture par personne dépositaire de l’autorité publique", a appris franceinfo de source judiciaire lundi 4 mai.
151 jeunes avaient été mis à genoux, tête baissée et mains sur la tête, par les policiers. Certains d’entre eux étaient restés dans cette position pendant plusieurs heures. La scène, filmée par un policier et diffusée sur les réseaux sociaux, avait provoqué un tollé. Une grande partie de ces jeunes avaient été placés en garde à vue et vite relâchés, avec un rappel à la loi.
Le parquet de Nanterre a ouvert une information judiciaire le 9 mars dernier, et requis la désignation d’un juge d’instruction, en réponse à la plainte avec constitution de partie civile déposée contre X, début décembre 2019, par l’un des jeunes.
Une nouvelle enquête ouverte après le non-lieu de l'IGPN
L'enquête est ouverte pour "torture sur mineur de 15 ans, atteinte arbitraire à la liberté par personne dépositaire de l'autorité publique, violence aggravée", mais également pour "diffusion sans son accord d'une personne identifiable menottée et mise en cause pénalement".
Les premières plaintes de familles et du syndicat lycéen UNL, juste après les faits, pour "violences policières", avaient abouti à un non-lieu après une enquête préliminaire de l’inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices.
Le syndicat lycéen, en mai 2019, et un des lycéens concernés, en décembre 2019, avaient ensuite chacun porté plainte auprès du doyen des juges d'instruction de Nanterre avec constitution de partie civile, ce qui entraîne automatiquement la saisine d’un juge d’instruction et l’ouverture d’une enquête.
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