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Affaire Grégory : les avocats de Murielle Bolle demandent la libération "urgente" de leur cliente

Témoin-clé de l'affaire Grégory, Murielle Bolle, est en détention provisoire depuis fin juin. Sa nouvelle demande de remise en liberté doit être examinée vendredi.

Article rédigé par Lorélie Carrive, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Murielle Bolle en 1985. (MAXPPP)

Murielle Bolle va-t-elle sortir de prison ? Témoin-clé de l'affaire Grégory, la mère de famille de 48 ans est en détention provisoire à la maison d'arrêt de Dijon depuis sa mise en examen pour enlèvement suivi de mort le 29 juin. Sa demande de remise en liberté doit être examinée vendredi 4 août au matin par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Dijon, en Côte-d'Or. La décision devrait être rendue dans la journée. La première demande avait été rejetée.

"Il faut que, de façon urgente, Murielle sorte de la maison de détention où elle est à l'heure actuelle", selon Jean-Paul Teissonnière, l'un des avocats de Murielle Bolle.

Pour obtenir la libération de leur cliente, ses avocats ont tenté de mettre toutes les chances de leur côté. Ils ont notamment cherché un hébergement pour elle, loin de la vallée de la Vologne et des Vosges où la justice aurait pu estimer que le risque de pressions familiales était trop grand. La recherche n’a pas été facile mais, finalement, c’est un retraité de la Nièvre qui les a contactés. Cet homme est un ancien maire d’une petite commune. Il s’est dit touché par la détresse de Murielle Bolle, qui venait d'entamer une grève de la faim en prison.

"Elle vit sa détention avec beaucoup de difficultés, on le comprend. L'hostilité des codétenus dans des cas comme ceux-là est bien connue et elle en subit durement les conséquences, a indiqué son avocat, Jean-Paul Teissonnière, à franceinfo jeudi qui estime qu'il faut que sa cliente sorte de prison, "de façon urgence".

Témoin pendant 32 ans

"Elle ne comprend pas les raisons pour lesquelles la décision de la mettre en détention a été prise, poursuit Jean-Paul Teissonnière. Elle a été considérée comme témoin pendant 30 ans. Pour quelle raison aujourd'hui décide-t-on de changer son statut."

On peut se poser la question de savoir s'il n'est pas question d'exercer des pressions sur elle pour qu'elle modifie ce qu'elle dit depuis 32 ans dans un sens qui serait conforme à ce que souhaitent les gendarmes.

Jean Paul Teissonnière, avocat de Murielle Bolle

à franceinfo

Pour les avocats de Murielle Bolle, toutes les conditions sont réunies pour que leur cliente sorte de détention. Ce n’est pas l’avis du procureur général de Dijon : mardi, Jean-Jacques Bosc s'est opposé à cette seconde demande de remise en liberté "essentiellement pour les nécessités de l'enquête et l'efficacité des actes à venir", a-t-il indiqué.

La justice se penche notamment sur la rétractation éclair de Murielle Bolle en novembre 1984 quelques jours après la découverte du corps de Grégory Villemin dans la Vologne. Alors âgée de 15 ans, elle avait incriminé son beau-frère Bernard Laroche pour l'enlèvement du garçon de quatre ans avant de se rétracter. Récemment, un cousin de Murielle Bolle a assuré que l'adolescente avait subi un "lynchage" de la part de sa famille, ce qui pourrait expliquer qu'elle soit revenue sur ses aveux. Lors de leur confrontation, vendredi dernier, chacun est resté campé sur ses positions.

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