Affaire Karachi : une partie du dossier échappe au juge Van Ruymbeke
Le juge Van Ruymbeke avait demandé d'étendre le champ de ses investigations car il a découvert un certain nombre de similitudes entre les deux marchés d'armement.
_ D'abord, ces contrats avec le Pakistan et l'Arabie Saoudite ont été conclus au même moment, en 1994, François Léotard était alors ministre de la Défense. Ensuite, ces contrats ont donné lieu à des commissions véhiculées semble-t-il par les mêmes intermédiaires, deux hommes d'affaires libanais.
Et ces contrats, selon plusieurs témoins entendus par le juge (Charles Millon, Dominique de Villepin), auraient pu tous les deux donner lieu à des rétrocommissions illicites, des pots-de-vin dont auraient bénéficié des hommes ou des partis politiques français.
_ Le juge estimait donc légitime de pouvoir enquêter sur ce second contrat d'armement avec l'Arabie Saoudite. Mais pour le parquet, il n'y aurait pas de lien entre les faits.
L'information judiciaire qui devrait être ouverte pour abus de biens sociaux et recel sera normalement confiée à un autre magistrat.
_ Les parties civiles du dossier Karachi dénoncent un "saucissonnage", un "dépeçage judiciaire". Pour l'un des avocats du dossier, "le parquet de Paris est dans cette logique d'essayer d'éteindre l'incendie Karachi, par tous les moyens dont il dispose".
Dans cette affaire Karachi, le juge van Ruymbeke n'est actuellement saisi que des délits d'entrave à la justice et de faux témoignage. Il s'est déclaré compétent pour enquêter sur les faits présumés de corruption et d'abus de biens sociaux sur le marché pakistanais.
_ Mais le parquet a fait appel. La chambre de l'instruction devra trancher le 10 janvier.
Elodie Gueguen
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