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Chirurgien pédophile : "Les conséquences psycho-traumatiques de ces violences sont universelles", selon la psychiatre Muriel Salmona

L'affaire du "chirurgien de Jonzac" a pris une nouvelle ampleur vendredi avec désormais 349 victimes potentielles identifiées, et 197 plaintes déposées à l'encontre de Joël Le Scouarnec.

Article rédigé par franceinfo
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Les forces de l'ordre filtrent l'accès à la réunion d'information dans l'affaire du "chirurgien de Jonzac", organisée vendredi 20 décembre à Ploemeur, près de Lorient, et protègent l'image des victimes présumées qui sortent de cette réunion. (DAVID ADEMAS / MAXPPP)

Au moins 150 personnes concernées par l'affaire dite du "chirurgien de Jonzac", ont assisté vendredi 20 décembre à une réunion à huis clos autour du procureur de la République de Lorient, à Ploemeur (Morbihan). C’est "utile d’être ensemble, de réfléchir ensemble, d’avoir des informations, de savoir que la souffrance est partagée", explique à franceinfo Muriel Salmona, psychiatre, présidente et fondatrice de l'association Mémoire traumatique et victimologie. "Chaque histoire est singulière, mais les conséquences psycho-traumatiques de ces violences sont universelles", poursuit-elle.

Selon le parquet, le nombre des victimes présumée du docteur Joël Le Scouarnec, suspecté de viols et agressions sexuelles sur des patients mineurs durant près de 30 ans de carrière, s'élève désormais à 349. "Parmi ces faits, certains sont prescrits", indique encre le parquet qui précise que "229 personnes ont été entendues dont 197 ont déposé plainte" dans cette affaire. Selon Muriel Salmona alerte sur la récurrence des cas d'agressions sexuelles sur mineurs."Il y a davantage de violences sexuelles sur les enfants que sur les adultes, mais il y a une omerta très importante, très peu de plaintes", déplore-elle, assurant que 74% étaient classées sans suite.

"Si on intervient le plus tôt possible, on évite une énorme quantité de conséquences"

Dans ce contexte, la fondatrice de l'association Mémoire traumatique et victimologie salue le plan présenté le 20 novembre dernier par Adrien Taquet, le secrétaire d’État chargé de la protection de l’enfance. Parmi les 22 mesures proposées figure notamment l'augmentation des peines minimales liées à la détention d’images pédo-pornographiques, de quatre à cinq ans, ce qui permettrait une inscription automatique au fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes (FIJAISV). "En 2019, on en est à 45 millions d’images pédo-pornographiques, mais je préfère dire pédo-criminelles, photos et vidéos qui circulent sur Internet", rappelle Muriel Salmona.

D'où la nécessité selon elle d'avancer dans la sanction mais aussi dans la détection. "Si on intervient le plus tôt possible, si on protège ces enfants et qu'on les traite, on évite une énorme quantité de conséquences, d'où aussi l'importance de ce dépistage, de cette prise en compte, et l'importance de ne pas laisser ces faits-là dans l'impunité", explique-t-elle.

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