DSK au procès du Carlton : "J'aime que ce soit la fête, avant et après les relations sexuelles"
Au premier jour de son audition, l'ex-directeur du FMI a martelé qu'il ne savait pas qu'il avait des relations sexuelles avec des prostituées. Mais ces dernières disent le contraire. Elles ont aussi livré leur version des faits.
DSK à la barre : c'est le fait marquant de la septième journée d'audience du procès de l'affaire dite du Carlton de Lille. L'ex-directeur du Fonds monétaire international (FMI), qui comparaît pour proxénétisme aggravé, était déjà apparu à l'ouverture du procès, lundi 2 février. Mais son audition a véritablement commencé mardi 10 février. Elle se poursuit mercredi et jeudi.
Dominique Strauss-Kahn a confirmé mardi sa ligne de défense : il ignorait que ses partenaires de soirées libertines étaient des prostituées. Il estime donc n'avoir rien à se reprocher. Deux ex-prostituées parties civiles, M. et Jade, ne sont pas d'accord. Elles ont livré leurs versions des faits. Un fossé sépare les visions d'une même soirée. DSK savait-il ou pas ? Ce point reste au coeur des débats.
DSK : "Je n'ai jamais soupçonné, ni su qu'il y avait des prostituées"
Comme il l'avait déjà fait devant les juges d'instruction, Dominique Strauss-Kahn a nié mardi, à plusieurs reprises, avoir eu connaissance de la présence de prostituées dans les soirées ou les réunions auxquelles il a participé. Il le dit d'abord lors de sa première apparition à la barre. Au président du tribunal, Bernard Lemaire, qui lui demande s'il n'a pas changé d'avis sur ce point, il répond : "Sur la connaissance de l'aspect prostitutionnel ? Non."
Puis, à 14 heures, l'ancien directeur du FMI, toujours en costume noir sur chemise blanche et cravate grise, les cheveux blancs coiffés en arrière, est invité à s'expliquer sur les circonstances d'une soirée à l'hôtel Murano, à Paris, à laquelle l'ex-prostituée M. a participé. La date, vague jusqu'ici - quelque part au printemps 2010 -, est finalement retrouvée : c'était le 29 juillet 2010.
DSK qualifie ce moment de "séance", de "rencontre de récréation" de trois heures, voire de "soupape de récréation", car il travaillait beaucoup. Puis il donne des précisions sur l'organisation : il s'est toujours considéré comme invité par Fabrice Paszkowski.
Je ne m'estime en rien organisateur de quelconque soirée. Je n'avais pas le temps. Et à aucun moment, je ne demande qu'on ne m'organise une soirée.
DSK affirme ensuite qu'il n'est pas amateur de prostituées. "Les prostituées mènent une vie difficile, elles peuvent être l'objet de pressions, de souteneur ou de policier. Je n'ai aucun plaisir et j'ai même horreur" des relations sexuelles tarifées, déclare-t-il. Pour justifier son refus de rapport sexuel avec des prostituées, il révèle ce qui lui plaît dans le libertinage.
Ce qui me plaisait dans ces rencontres, c'était une atmosphère de fête. J'aime que ce soit la fête, avant et après les relations sexuelles.
L'ex-directeur du FMI ajoute qu'avoir recours à des prostituées est un risque qu'il n'aurait jamais pris. "Si je l'avais su, ça aurait été une sacrée bêtise et j'aurais refusé de participer à ces soirées", commente-t-il.
M. : "DSK ne pouvait ignorer que j'étais payée"
- Vous avez pleuré ?
- Oui beaucoup.
- Votre partenaire l'a vu ?
- Oui. C'est son sourire qui m'a marquée du début à la fin."
Jade : "Ce n'était pas du libertinage"
Un jour je l'ai vu à la télévision et là je me suis dit : "C'est lui, mais il est habillé !"
Le libertinage ? Des hommes et des femmes. Là c'est un homme et des femmes. Il y a un aller et un retour, là c'est un aller simple.
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