WikiLeaks : "Julian Assange n'est pas poursuivi comme quelqu'un de normal", souligne son avocat français
"Julian Assange n'est pas poursuivi comme quelqu'un de normal", a affirmé mercredi 21 février sur franceinfo l'avocat du fondateur de WikiLeaks, maître Antoine Vey. Le premier jour de l'audience relative au dernier recours contre l'extradition de Julian Assange vers les Etats-Unis s'est ouverte en l'absence de l'Australien de 52 ans.
Poursuivi pour une fuite massive de documents confidentiels concernant l'activité des Américains en Afghanistan et en Irak et enfermé depuis 12 ans au Royaume-Uni – sept ans réfugié dans l'ambassade d'Equateur, puis cinq ans détenu dans une prison de haute sécurité à Londres – la défense de Julian Assange alerte sur l'état de santé de Julian Assange. "En cas d'extradition, les experts soulignent un risque de suicide et une dégradation assez forte de son état psychologique", a alerté l'avocat Antoine Vey.
Saisir la Cour européenne des droits de l'Homme
"Julian Assange est poursuivi pour des actes politiques", a dénoncé l'avocat. "Cette infraction d'espionnage est une infraction qui date de 1917 et paraît, en tout cas pour les observateurs internationaux, quelque chose de tout à fait anachronique et politique", a-t-il souligné. Selon lui, l'Australien est poursuivi pour ses pratiques journalistiques, "c'est quelqu'un qui a diffusé des informations et ces informations ne faisaient que révéler des informations vraies", a fait valoir son avocat français. "Envisager qu'une personne a pu être incarcérée ce temps-là dans ces conditions-là, et que l'audience d'aujourd'hui ne vise qu'à lui accorder un droit d'appel pour une extradition dans un pays dans lequel on sait qu'il ne pourra pas avoir de procès équitable devrait mobiliser l'opinion", a appuyé maître Antoine Vey.
"Les Etats-Unis essaient d'être à la fois victimes, procureurs et juges, seule une justice internationale serait en mesure de véritablement faire la part des choses", a-t-il ajouté. Si le fondateur de WikiLeaks n’obtient pas la possibilité de faire appel de son extradition, il sera remis aux Etats-Unis où il risque une peine de 175 ans de prison. Si les juges londoniens refusent de lui accorder cette possibilité, sa défense espère encore pouvoir saisir la Cour européenne des droits de l'Homme. Mais "est-ce que l'Angleterre attend et respecte la décision de la Cour européenne", s'est interrogé Antoine Vey, qui souligne que, côté britannique, "l'autorité judiciaire européenne est quelque peu malmenée".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.