Affaire Merah : "On n'a pas pris conscience qu'un enseignant avait été abattu au sein de la République", regrette un ancien interne du lycée Ozar Hatorah
Jonathan Chetrit estime dimanche sur franceinfo que la France aurait dû "prendre conscience" de ce qui était en train de se passer et "prendre les mesures nécessaires à titre préventif".
"En 2012, on n'a pas pris conscience qu'un enseignant avait été abattu au sein de la République française", déplore dimanche 20 mars sur France Inter Jonathan Chetrit, interne au lycée Ozar Hatorah au moment des attentats de Toulouse et de Montauban. Dix ans après la tuerie, un hommage sera rendu dimanche à Toulouse aux sept victimes du terroriste Mohamed Merah, et notamment aux quatre personnes tuées au lycée Ozar Hatorah au moment de l'attentat, Myriam Monsonego (7 ans), Gabriel Sandler (3 ans), Arié Sandler (6 ans) et son père et enseignant Jonathan Sandler.
Jonathan Chetrit estime que "la France aurait dû prendre conscience de ce qui était en train de se passer" afin de "prendre les mesures nécessaires à titre préventif et empêcher toute la suite que l'on connaît".
"En tant que victime de cet attentat, quand j'entends que Samuel Paty est le premier enseignant tué en France de cette façon-là, ça me révolte quelque part parce que ce n'est pas juste."
Jonathan Chetrità France Inter
"C'est en mettant en perspective la solidarité nationale qu'on a pu voir en 2015 [avec les attentats de Charlie Hebdo puis du 13 novembre] que j'ai compris qu'en 2012 on n'avait pas eu le soutien qu'on attendait", déplore Jonathan Chétrit. "En 2012, on n'a pas pris conscience qu'un enseignant avait été abattu au sein de la République française."
"Jonathan Sandler était un enseignant"
"En tant que victime de cet attentat, quand j'entends que Samuel Paty est le premier enseignant tué en France de cette façon-là, ça me révolte quelque part parce que ce n'est pas juste", lance-t-il. Il rappelle ainsi que "Jonathan Sandler était un enseignant" et donc qu'en 2012 "c'est un enseignant qui a été abattu au sein de la République française, au sein d'une école de la République française".
"En 2012, la France aurait dû prendre conscience de ce qui était en train de se passer pour réagir et prendre les mesures nécessaires à titre préventif et empêcher toute la suite que l'on connaît."
Jonathan Chetrità France Inter
Il regrette qu'en 2012, on ait "trop souvent parlé de loup solitaire". "On a parlé des militaires, alors qu'on aurait dû parler d'hommes français", lance Jonathan Chetrit. Il estime qu'une "confusion" a été faite concernant l'attentat dans l'école juive. "On a peut-être assimilé cette école à une école israélite alors que c'était une école de la République française sous contrat donc 90% des enseignants ne sont pas juifs", explique-t-il. Pour Jonathan Chetrit, "l'acte était antisémite, mais avant tout les victimes étaient des enfants scolarisés au sein d'une école de la République française". "Je crois sincèrement que toute autre école de la République française aurait pu être touchée", avance l'ancien interne du lycée, aujourd'hui avocat.
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