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Procès Merah : un enquêteur estime que le tueur au scooter a agi "en loup solitaire" et provoque des réactions outrées

Un des enquêteurs de la police dans l'affaire Mohamed Merah a créé, mardi soir, des réactions outrées chez les parties civiles et ouvert une brèche pour la défense d'Abdelkader Merah, jugé par une Cour d'assises spéciale à Paris jusqu'au 3 novembre.

Article rédigé par franceinfo, Sophie Parmentier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Abdelkader Merah dans le box des accusés au deuxième jour de son procès devant la Cour d'assises spécialement composée, à Paris, le 3 octobre 2017. (BENOIT PEYRUCQ / AFP)

Le deuxième jour du procès d'Abdelkader Merah, mardi 3 octobre, a été marqué en soirée par un échange musclé et sidérant. Il a eu lieu entre les différents avocats et l'avocate générale, d'un côté, et le premier enquêteur de police à se présenter à la barre, de l'autre. 

Celui qui était sous-directeur en mars 2012 de la lutte antiterroriste, a en effet affirmé à la barre que Mohamed Merah avait agi "en loup solitaire", en commettant ses sept assassinats terroristes à Toulouse et Montauban.

Mohamed Merah a choisi ses cibles seul

Un enquêteur de la police

à la Cour d'assises spéciale de Paris

"Mohamed Merah a choisi ses cibles seul, défini son mode opératoire seul, il a agi en loup solitaire, je m’en tiens aux faits", a expliqué à la barre l'ancien sous-directeur de la lutte antiterroriste.

Évoquant une enquête hors norme, pour cerner Mohamed Merah, nouveau visage du terrorisme à l'époque, il a répété que "Mohamed Merah était seul à commettre ses crimes", enflammant immédiatement l'audience.

Un tollé au sein des parties civiles

"Vous vous rendez compte qu'avec ce que vous nous dites, on va vers l'acquittement probable des deux accusés ?", a tonné l'un des avocats des parties civiles. Abdelkader Merah, le frère ainé de Mohamed Merah, est jugé pour complicité d'assassinat terroriste de sept personnes à Toulouse et Montauban, en 2012. Quant à Fettah Malki, l'ami d'enfance du "tueur au scooter", il est accusé de lui avoir fourni un gilet pare-balle, des armes et des munitions.

Puis c’est l’avocate générale qui s'est mise à hurler sur le policier, visiblement décontenancé : "Je suis choquée monsieur le directeur. Vous nous avez dit énormément de choses, mais il y a un fait que vous avez juste oublié : c’est Al Qaïda ! Mohamed Merah n’est pas un loup solitaire, c’est Al Qaïda. Il l’a lui-même revendiqué !"

Un avocat d’Abdelkader Merah demande alors au policier pourquoi le grand frère de Mohamed est accusé de complicité. "On a un faisceau d’indices", répond l’enquêteur. "Un faisceau ? C'est ça les grands éléments d'enquête ?", souligne en retour l'avocat d'Abdelkader Merah, dont la défense avait à cette occasion marqué des points.

Le procès d'Abdelkader Merah et Fettah Malki, à la suite des sept assassinats terroristes commis en 2012 par Mohamed Merah, se poursuit jusqu'au 3 novembre à la Cour d'assises spéciale du palais de justice de Paris. L'audience reprend à 9h30, mercredi.

Deuxième jour du procès d'Abdelkader Merah - un reportage de Sophie Parmentier

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