La campagne présidentielle suspendue après la fusillade de Toulouse
Le CSA a annoncé qu'il ne décompterait pas le temps de parole des candidats s'exprimant sur la fusillade. Certains ont bousculé leur emploi du temps pour se rendre sur place. D'autres ont annulé leurs interventions télé.
La campagne présidentielle a été brutalement suspendue lundi 19 mars par la tuerie survenue dans une école juive de Toulouse. A tel point que le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a décidé de ne "pas décompter les temps de parole et les temps d'antenne" des candidats à l'élection présidentielle qui s'expriment sur le drame. La règle vaut pour les journées de lundi et mardi.
Nicolas Sarkozy, François Hollande et François Bayrou ont bousculé leur emploi du temps pour se rendre à Toulouse. L'ensemble de la classe politique a condamné cette fusillade qui a fait quatre morts, dont trois enfants, et un blessé grave.
De nombreuses personnalités politiques ce sont aussi rendues à la cérémonie d'hommage aux victimes, organisée à la synagogue de Nazareth, dans le 3e arrondissement de Paris.
Des emplois du temps chamboulés
• Nicolas Sarkozy, le président candidat, a totalement modifié son planning et aussitôt pris l'avion pour se rendre sur les lieux du drame : il est arrivé au collège juif Ozar Hatorah peu après 11h30 en compagnie du ministre de l'Education, Luc Chatel, et de responsables de la communauté juive de France. Il a décrété une minute de silence dans les écoles mardi, et évoqué une "tragédie nationale".
Le président candidat a reporté son interview, mardi matin, sur France Info, et annulé son passage dans le 19-20 de France 3. "Je suspends ma participation à la campagne électorale au moins jusqu'à mercredi", a-t-il signalé depuis l'Elysée (voir la vidéo).
• François Hollande a lui aussi chamboulé son programme de campagne pour se rendre à Toulouse alors qu'il était attendu à un séminaire consacré à l'entrepreneuriat innovant. Après s'être rendu en début d'après-midi au collège-lycée où a eu lieu l'attentat, le candidat socialiste a appelé à "une réponse commune et ferme de toute la République". "Il faut tout faire pour que les actes antisémites et le racisme amènent une réponse commune et ferme de toute la République", a-t-il ajouté.
Plus tôt lundi, le porte-parole du PS, Benoît Hamon, a annoncé que la campagne du candidat socialiste était "suspendue".
.@benoithamon : "Ce jour, la campagne présidentielle est suspendue pour saluer la mémoire des victimes."
— Parti Socialiste (@partisocialiste) March 19, 2012
Conséquence : François Hollande ne se rendra pas lundi soir sur le plateau du "Grand Journal" de Canal+, où il était invité.
• François Bayrou, candidat du MoDem, a estimé lundi après-midi à Toulouse que "tous les Français sont atteints et blessés par cette folie meurtrière qui prend des visages différents". "On a l'impression qu'elle ne s'arrêtera jamais. Il nous faut aussi réfléchir, je ne dis pas aux causes, car probablement la folie n'a pas de causes directes, mais il y a toujours des causes indirectes", a-t-il observé, en présence du maire de la ville, Philippe Douste-Blazy.
Dans la matinée, François Bayrou avait appelé à "des gestes les plus forts d'unité nationale" face à cette "tuerie antisémite". Il a bouleversé son emploi du temps pour venir à Toulouse, mais il maintient son meeting à Grenoble ce soir, a-t-il affirmé au Monde.fr : "C'est précisément dans un moment comme celui-ci qu'il faut parler entre nous de ce qu'est la France, de nos valeurs, et des drames qui explosent dans notre pays."
• Marine Le Pen, la candidate du Front national, a "condamné la fusillade criminelle" et a présenté ses "sincères condoléances aux familles" des victimes. La candidate devait participer lundi soir à l'émission "Mots Croisés" sur France 2 où elle aurait dû débattre avec le socialiste Arnaud Montebourg et Eva Joly, candidate d'Europe Ecologie-Les Verts à la présidentielle. Mais la chaîne annonce que l'émission est annulée.
• Jean-Luc Mélenchon, le candidat du Front de gauche, a lui aussi exprimé sa "plus vive émotion", estimant que "cela ajouterait l'ignominie au crime" si "la démence raciste des criminels" était démontrée.
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