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Vidéo L'agent de la DGSE qui a coulé le Rainbow Warrior présente ses excuses, trente ans après

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Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

Le colonel Jean-Luc Kister s'exprime à visage découvert, dans une interview vidéo diffusée par Mediapart, dimanche.

Des excuses, trente ans après les faits. Le nageur de combat de la DGSE qui avait posé la charge explosive ayant coulé le Rainbow Warrior présente ses excuses, dans une interview diffusée par Mediapart dimanche 6 septembre, trente ans après ce fiasco retentissant de la présidence Mitterrand. Le colonel Jean-Luc Kister s'explique aussi, à visage découvert, sur les détails de cette opération au cours de laquelle un photographe de Greenpeace, Fernando Pereira, fut tué.

Le 10 juillet 1985, des agents français coulent en Nouvelle-Zélande le Rainbow Warrior, un chalutier reconverti par l'association écologiste pour perturber les essais nucléaires français, dans le Pacifique. "Trente ans après les événements, avec les passions qui se sont apaisées, et aussi le recul que j'ai par rapport à ma vie professionnelle, j'ai pensé que c'était une occasion pour moi d'exprimer à la fois mes profonds regrets et mes excuses", dit Jean-Luc Kister, interrogé par Edwy Plenel.

"J'ai la mort d'un innocent sur la conscience"

 Jean-Luc Kister adresse ses excuses à la famille de Fernando Pereira, aux membres de Greenpeace qui étaient à bord et au "peuple néo-zélandais". "J'ai la mort d'un innocent sur la conscience, et ça pèse." "Nous ne sommes pas des tueurs de sang froid, ma conscience me dictait de faire des excuses et d'expliquer", ajoute celui qui était un agent de l'unité des nageurs de combat du service Action de la direction général de la sécurité extérieure (DGSE).

Il juge que la "riposte" dont ont été chargés les douze agents qui ont participé à l'opération commanditée par le ministre de la Défense Charles Hernu était "disproportionnée" et affirme que les autres scénarios - comme endommager l'arbre d'hélice du navire pour l'empêcher de naviguer - ont été refusés par le pouvoir politique. "On nous dit : 'Non, il faut le couler'. Alors là c'est simple, pour couler un bateau, il faut faire un trou dedans. Et là il y a des risques" liés à l'emploi d'explosifs.

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