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Agression d'un jeune juif : des questions demeurent

L'adolescent de 17 ans, qui est sorti du coma dans l'après-midi, a-t-il été victime de violences gratuites clairement antisémites ou d'un règlement de comptes lié aux tensions communautaires dans ce quartier de Paris ?
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France ©¨REUTERS/ Yannis Behrakis)

Dès ce matin, au surlendemain de l'agression survenue samedi soir dans le XIXe arrondissement de Paris, certains responsables de la communauté juive se montraient prudents quant au caractère antisémite d'un tel acte. Ainsi du nouveau Grand rabbin de France Gilles Bernheim.
_ Un adolescent de 17 ans a été passé à tabac par une dizaine de jeunes près du parc parisien des Buttes-Chaumont, et rapidement certains politiques ou des associations ont insisté sur une motivation xénophobe ou antisémite, liée entre autres au fait que l'adolescent portait une kippa.

Or, tandis que l'enquête de police avance, l'hypothèse d'une agression gratuitement antisémite s'estomperait pour rejoindre celle d'une guerre de bandes assez "banale", si tant est que le terme soit approprié pour ce genre de violences. Plusieurs élus ou associatifs de ce quartier du XIXe arrondissement (rue Petit) ont évoqué au fil de la journée des "tensions communautaires" importantes dans le quartier depuis plusieurs jours, voire plusieurs mois.

Il n'est pas rare, selon plusieurs témoins, de voir des rixes entre jeunes d'origine africaine ou nord-africaine et des jeunes juifs, dans un arrondissement où ces populations sont très implantées. Des bandes de collégiens ou d'adolescents qui se toisent, et qui souvent en viennent aux mains pour des histoires de filles, de scooters ou même de drogue.

On a également appris que l'adolescent agressé avait été interpellé en décembre, après des "incidents à caractère communautaire", muni notamment de poings américains et d'autres "projectiles de défense".

Aujourd'hui, la garde à vue a été prolongée pour les cinq mineurs arrêtés après l'agression. Ils ont ensuite été déférés à la justice en vue de l'ouverture d'une information judiciaire. Cet après-midi, la victime est sortie d'un coma artificiel dans lequel elle était plongée après des fractures au crâne et aux côtes.

Matteu Maestracci avec agences

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