: Vidéo Prison de Condé bloquée par les surveillants : "Les conditions de détention" sont "particulièrement dégradées", alerte un avocat
Invité sur franceinfo, Me Benoît David est l'avocat d'un des deux détenus qui ont saisi la justice en référé pour dénoncer leurs conditions de détention depuis le blocage de leur prison par les surveillants.
La justice doit se prononcer jeudi 14 mars sur un recours en référé déposé par deux détenus de la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne) qui dénoncent une dégradation de leurs conditions de détention depuis que l'établissement est bloqué, après l'attaque de deux surveillants le 5 mars dernier. L'audience a eu lieu mercredi après-midi au tribunal administratif de Caen.
"Des conditions de détention particulièrement dégradées"
"Je comprends la réaction des gardiens, ils n'ont pas à travailler et à se faire agresser comme ça a pu être le cas", a expliqué jeudi 14 mars sur franceinfo l'avocat de ces deux détenus Me Benoît David, par ailleurs membre de l'Observatoire international des prisons (OIP). "Leur réaction fait qu'aujourd'hui des centaines de prisonniers subissent des conditions de détention particulièrement dégradées, voire attentatoires à leur dignité humaine", souligne Benoît David.
"Il n'y a plus de promenades, il n'y a plus d'accès aux activités, l'accès aux médecins est très limité, il n'y aurait plus de nourriture distribuée quotidiennement auprès des prisonniers, ce qu'on appelle la gamelle, et donc ils n'ont accès qu'à leur cantine, c’est-à-dire les produits qu'ils auraient pu acheter quelques jours auparavant", énumère l'avocat.
Se pose aussi la question du maintien des liens familiaux : ils n'ont plus de contacts avec leur famille, que ce soit par téléphone ou par la correspondance écrite, également avec leur avocat, ils n'ont plus de parloir...
Me Benoît Davidà franceinfo
"Tout cela est contraire au Code de procédure pénale et à la Constitution", pointe Benoît David, qui dit s'appuyer sur le témoignage "des épouses de ces deux détenus qui ont pu avoir leurs compagnons au téléphone une à deux minutes, la semaine dernière". Selon l'administration pénitentiaire, les forces de l'ordre interviennent une fois par jour pour lever le barrage le temps que des vivres et du personnel puissent passer. Me Benoît David assure de son côté n'en avoir "aucune preuve".
Le 5 mars dernier, un détenu radicalisé s'était retranché avec sa compagne pendant près de dix heures dans l'unité de vie familiale de la prison de Condé-sur-Sarthe, après avoir blessé grièvement deux surveillants à coups de couteau.
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