Alsace : un arsenal impressionnant, dont 41 armes et 120 000 munitions, découvert chez des néonazis
Deux des quatre suspects ont été incarcérés. Ils ne projetaient pas de commettre d'attentat, selon la procureure de Mulhouse (Haut-Rhin), mais le "risque de les voir basculer vers le passage à l'acte" avec un tel arsenal a entraîné leur interpellation.
Dix-huit armes légales et 23 armes illégales, 167 chargeurs dont 72 de Kalachnikov. Et ce n'est qu'une partie de la saisie. Une quantité d'armes "impressionnante" a été retrouvée chez quatre membres de la mouvance d'ultradroite lors d'un coup de filet en Alsace, mardi 31 mai.
Aucun signe de passage à l'acte, aucun projet concret n'a cependant été décelé pour le moment chez les personnes arrêtées, a déclaré vendredi 3 juin la procureure de Mulhouse (Haut-Rhin), dans l'attente de l'analyse de supports informatiques. "C'est le risque de les voir basculer vers le passage à l'acte qui a nécessité" l'intervention des autorités, mentionne la procureure.
Deux des quatre hommes interpellés dans le cadre de cette affaire ont été mis en examen pour trafic d'armes et incarcérés, a précisé Edwige Roux-Morizot lors d'une conférence de presse. Les deux autres sont laissés libres sous contrôle judiciaire. Ils encourent dix ans de prison. Une cinquième personne a été laissée libre.
Plus d'une tonne de munitions
En plus des armes, plus de 35 kilos de poudre ont été découverts. Les visites domiciliaires, "particulièrement fructueuses" selon la procureure, font aussi état de trois presses à munitions, un grand nombre de chargeurs d'armes de guerre, une machine à chauffer les douilles, une compteuse de billets, quatre balances de précision, plus de 25 000 euros et deux silencieux. Les quantités de munitions représentent "a minima 120 000 munitions de tous calibres, mais beaucoup destinées à des armes de guerre", pour un poids total de plus d'une tonne, rapporte le lieutenant-colonel Yann Wanson
Les suspects sont des personnes "insérées", qui travaillent, "sans aucune difficulté", "des citoyens comme les autres" en apparence, âgés de 45 à 53 ans, a repris la procureure. Elles appartiennent à un groupuscule de néonazis, "ce qui a été totalement conforté par la littérature importante retrouvée" chez les suspects. Un des suspects "pratiquait le tir à longue distance" en club "avec des stages de formation" de tireur d'élite, a ajouté le lieutenant-colonel Wanson.
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