Attaque au couteau à Annecy : ce qu'il faut retenir de la conférence de presse de la procureure
La procureure d'Annecy a tenu une conférence de presse, samedi 10 juin, deux jours après l'attaque au couteau dans un parc de la ville. Le suspect a été placé en détention provisoire, et mis en examen pour "tentatives d'assassinat" et "rébellion avec arme", a notamment annoncé Line Bonnet-Mathis. La magistrate a également précisé que le pronostic vital des six victimes n'était "plus engagé". Voici ce qu'il faut retenir de son intervention
Le suspect mis en examen et placé en détention provisoire
A l'issue de sa garde à vue de 48 heures, samedi matin, Abdalmasih H. a été présenté à un juge qui l'a mis en examen pour "tentatives d'assassinat", mais aussi pour "rébellion avec arme", en raison des conditions de son interpellation. Le réfugié syrien de 31 ans a été placé en détention provisoire.
Son état de santé, ainsi que son examen psychiatrique, ont été déclarés compatibles avec la garde à vue. Les dépistages de stupéfiants et d'alcool sont ressortis négatifs. Il a été examiné par un médecin qui a relevé "l'absence d'éléments délirants" mais il est "prématuré" de se prononcer "sur l'absence ou la présence d'une pathologie" psychiatrique, a précisé la procureure. Questionné sur son acte, il "n'a pas souhaité s'exprimer", ni au cours de sa garde à vue, ni devant les magistrats instructeurs.
Le pronostic vital des victimes n'est "plus engagé"
Les jours des quatre enfants et des deux adultes blessés lors de cette attaque ne sont plus en danger. Les jeunes victimes sont encore hospitalisées. Deux d'entre elles sont de nationalité française. Originaires de Haute-Savoie, ils étaient accompagnés de leur grand-mère. Le premier, un petit garçon de 2 ans, a été touché de deux coups de couteau et souffre de plaies thoraciques et abdominales. La deuxième, une petite fille du même âge, a été blessée au thorax. Les deux ont subi des interventions chirurgicales d'urgence pour stabiliser leur état.
La troisième victime, une Britannique de 3 ans en vacances avec ses parents, a été atteinte d'un coup de couteau. Elle devrait pouvoir quitter l'hôpital "dans les prochains jours", a assuré la procureure. La quatrième enfant, née en août 2021 et de nationalité néerlandaise, a été transférée à Genève pour être prise en charge. Elle a été prise en charge en urgence absolue, mais "son pronostic vital n'a jamais été engagé en raison des soins immédiatement prodigués sur place", a déclaré la magistrate. Le médecin qui l'a examinée a souligné qu'elle avait été touchée à trois reprises, mais qu'aucune plaie ne se situait en zone vitale.
Pour ce qui est des deux adultes, l'un deux, un sexagénaire de nationalité française, a été " légèrement blessés avec une plaie au coude", et "a déjà pu regagner son domicile", a précisé la procureure. L'autre adulte a subi "plusieurs plaies liées à des coups de couteau" et "une plaie liée à un tir par arme à feu" lors de l'intervention des policiers. Ses blessures ont nécessité une intervention chirurgicale d'urgence.
Pas de "motivation terroriste" à ce stade
Né en Syrie en 1991, l'assaillant avait déposé une demande d'asile en Isère en octobre 2022. Sa demande a été rejetée courant juin, car "il bénéficiait déjà d'une protection en Suède". "Il bénéficiait, au jour de l'agression, d'un droit au séjour en France", a précisé la procureure. Il était arrivé en Suède en 2013, depuis la Turquie. Il serait marié et père d'un enfant, né en 2020, qui réside en Suède. A Annecy, il était sans domicile fixe et vivait dans les parties communes d'un immeuble dans le centre-ville, selon la procureure.
"Aucune motivation terroriste n'apparaît à ce stade", a précisé la magistrate. "Des témoins entendus par les enquêteurs ont indiqué l'avoir entendu évoquer sa femme, sa fille et prononcé le nom Jésus-Christ", a-t-elle ajouté. Le couteau utilisé lors de l'attaque a été retrouvé sur lui, ainsi que deux images chrétiennes, une croix, un permis de conduire suédois et 480 euros.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.