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Attentats de janvier 2015 : que reste-t-il de "l'esprit Charlie" ?

Quelques jours seulement après les attentats de janvier 2015, la France enregistrait la plus grande manifestation de son histoire, plus de quatre millions de personnes dans les rues, et le message "Je suis Charlie" envahissait les réseaux sociaux. Que reste-t-il de cette unité ?

Article rédigé par Valentin Dunate
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une fresque en hommage aux membres de la rédaction assassinés en janvier 2015, rue Nicolas-Appert, dans le 11e arrondissement de Paris, où se trouvait le siège de "Charlie Hebdo". (AURELIEN MORISSARD / MAXPPP)

Plus de cinq ans après les faits, c'est le début mercredi 2 septembre du procès aux assises des attentats de janvier 2015 contre la rédaction de Charlie Hebdo, une policière municipale à Montrouge et l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes. Quelques jours après ces attentats, le 11 janvier 2015, la France enregistrait la plus grande manifestation jamais recensée dans le pays. Que reste-t-il de ce moment d'unité, de l'esprit Charlie, de la liberté d'expression ?

Dans le 11e arrondissement de Paris, rue Nicolas Appert où se trouvait le siège de Charlie Hebdo, il y a une fresque avec les visages de ceux qui ont été assassinés. L'affiche rebaptise ce lieu "Place de la liberté d'expression". Isabelle habite ici : "J'ai entendu des coups de feu. Je suis sortie sur mon balcon, et j'ai vu qu'il y avait un policier qui courrait. C'est celui qui est mort."

On n'oublie pas comme ça.

Isabelle

à franceinfo

Le lieutenant de police dont parle Isabelle, Ahmed Mérabet, a une fresque en son hommage quelques mètres plus loin, au 62 boulevard Richard Lenoir. C'est là que se tient Brice, sa fille de cinq ans dans les bras. Elle est née juste après ces attentats. "J'ai vu que Charlie Hebdo avait republié les dessins. Je trouve ça incroyable", témoigne-t-il. "Je suis optimiste de nature mais là je trouve qu'il y a un truc qui est en train de se perdre. Les démocraties sont vraiment mises à mal par beaucoup de choses et je suis assez inquiets en fait", déplore Brice.

Nathan, 29 ans, est sur la même longueur d'onde. "J'ai le sentiment que l'expression de la presse a un peu régressé. La France est, me semble-t-il, assez mal classée dans la liberté d'expression au niveau mondial. Et je crois que c'est important de garder en tête qu'il faut que la presse soit libre", développe le jeune homme.

Je pense que si il y avait encore quelque chose, on serait encore là, dehors, à applaudir tout le monde. Il faut croire en l'homme.

Dominique

à franceinfo

La plus grande manifestation jamais recensée en France, avec les 56 chefs d'état et de gouvernement, avait symboliquement démarré 700 mètres plus loin, Place Léon Blum. Sur son balcon, il y avait Dominique : "On est tous encore unis." 

L'esprit "Je suis Charlie" 5 ans après : écoutez le reportage de Valentin Dunate

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