Attentat à "Charlie Hebdo" : le déroulé de l'intervention policière en Seine-et-Marne
Les suspects de l'attaque se sont retranchés avec un otage dans une entreprise à Dammartin-en-Goële.
La traque des frères Kouachi, soupçonnés d'avoir perpétré la tuerie à Charlie Hebdo, s'est accélérée, vendredi 9 janvier au matin. Said et Chérif Kouachi ont été repérés en Seine-et-Marne, et une opération était en cours afin de les interpeller. L'agence Associated Press affirme que le contact est établi entre les négociateurs du Raid et du GIGN et les suspects. A 13 heures, le ministère de l'Intérieur assure qu'il n'y "a eu ni mort, ni blessé et, à cette heure, il n'y a pas eu d'assaut".
Francetv info retrace le déroulement de cette matinée décisive.
>>> Attentat à Charlie Hebdo : suivez les recherches des suspects en direct
Les frères Kouachi auraient volé une voiture Peugeot 206 à Montagny-Sainte-Félicité (Oise), vers 8h40, affirme RTL. Les deux hommes étant à visage découvert, la propriétaire du véhicule assure avoir reconnu les suspects, toujours lourdement armés. Quelques kilomètres plus loin, juste avant 9 heures, la police repère le véhicule, et une course-poursuite avec de nombreux coups de feu s'engage. Aucune victime n'est à déplorer.
Prise d'otage en cours dans une imprimerie
Les deux suspects se retranchent ensuite dans une imprimerie, à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne), commune de 8 000 habitants située à environ 30 minutes de la zone rurale où se concentraient les recherches la veille.
France Info publie le témoignage de Didier, un commercial qui dit avoir croisé les terroristes dans l'entreprise d'imprimerie, où il avait rendez-vous le matin-même. "Lorsque je suis arrivé, mon client est sorti avec une personne armée qui s'est présentée de la police, mon client m'a demandé de partir, donc je suis parti", a-t-il raconté. "La personne qui s'était présentée comme étant de la police m'a dit : 'Partez, de toute façon, on ne tue pas les civils', c'est ce qui m'a énormément interpellé, et j'ai décidé d'appeler la police", poursuit-il.
A midi, une personne au moins, est retenue en otage dans les locaux de cette entreprise, cernée par les forces de l'ordre. L'agence Associated Press affirme qu'un contact téléphonique a été établi entre les négociateurs et les preneurs d'otage.
La ville en état de siège
Tireurs d'élite sur les toits, hélicoptères en vol stationnaire, salariés calfeutrés : la zone industrielle de Dammartin-en-Goële est en état de siège. Les rues sont désertes, les rideaux de fer des commerces abaissés et les accès routiers coupés par les forces de l'ordre.
"Confinement général" à Dammartin-en-Goële. "Tous les habitants sont appelés à rester à domicile. Les enfants sont confinés et sécurisés dans les écoles", peut-on lire sur le site de la mairie. Joint par francetv info, un habitant de l'allée de la Cerisaie, juste derrière le lieu de la prise d'otages, confie s'être barricadé. Un talus sépare les maisons des entrepôts, limitant la vue. "On voit juste les hélicoptères de la gendarmerie dans le ciel", racontait-il en milieu de matinée.
Le complexe scolaire de Dammartin-en-Goële, qui comprend un collège, un lycée, et quatre groupes primaires, va être évacué, déclare à notre journaliste Fabien Magnenou l'adjoint au maire. "Nous attendons des bus pour évacuer [les élèves]. Les parents vont aller au centre-ville pour les récupérer plus tard. Mon objectif principal, c'est les enfants", a-t-il ajouté.
La presse tenue à l'écart
Pour des questions de sécurité, les journalistes sont tenus à l'écart du lieu de la prise d'otage, rapporte notre envoyé spécial, qui ajoute que certains ont tout de même essayé d'approcher.
Des journalistes tentent coûte que coûte de s'approcher. "Eh toi ! Mains sur la tête, viens-là, viens-là !" pic.twitter.com/OykFbZUSWR
— fabien magnenou (@fmagnenou) January 9, 2015
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.