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Attaque de la rue d'Enghien : une expertise psychiatrique pointe une altération du discernement du tireur

Le 23 décembre 2022, William Malet, conducteur de train retraité de 69 ans, avait ouvert le feu près du centre culturel kurde rue d'Enghien dans le 10e arrondissement à Paris, faisant trois morts et trois blessés.
Article rédigé par franceinfo - Margaux Stive
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un dispositif de sécurité autour de la rue d'Enghien dans le 10e arrondissement de Paris, où une fusillade a eu lieu, le 23 décembre 2022. (THOMAS SAMSON / AFP)

Dans les conclusions de l'expertise psychiatrique qu'a pu consulter jeudi 2 mars franceinfo et qu'ils ont remis au juge d'instruction, les deux experts pointent une altération du discernement du tireur de la rue d'Enghien, suspecté d'avoir tué trois Kurdes à Paris le 23 décembre. William Malet, ancien conducteur de TGV âgé de 69 ans, est mis en examen pour "assassinats" et "tentatives d'assassinats à caractère raciste".

"Sur un plan strictement médico-légal, écrivent les deux experts, on peut considérer les troubles de la personnalité dans un registre de paranoïa […] comme justifiant dans une certaine mesure, que l'on considère son discernement comme ayant été altéré".

Mais d'un autre côté, les experts notent l'absence d'abolition du discernement du tireur de la rue d'Enghien lors de l'attaque raciste. "William Malet n'était pas atteint au moment des faits d'un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes", peut-on lire dans les conclusions de l'expertise. "Au jour de l'examen, l'état mental de l'intéressé ne risquait pas de compromettre l'ordre public ou la sûreté des personnes et ne nécessitait donc pas une hospitalisation en milieu spécialisé", ajoutent les experts.

Pour les parties civiles, son acte "ne peut être que politique"

Cette expertise a fait réagir les parties civiles jeudi lors d'une conférence de presse organisée au centre culturel kurde, là où la tuerie a eu lieu fin décembre. Le tireur est donc "responsable de ses actes", son acte "ne peut être que politique" et "pas celui d'un fou", estime David Andic, l'avocat du conseil démocratique kurde de France, comme le défend depuis l'attaque le conseil démocratique kurde.

Lors de sa garde à vue, William Malet avait reconnu sa haine "pathologique" des étrangers. Il était sorti de prison le 12 décembre après un an de détention provisoire pour avoir blessé avec un sabre des migrants dans un campement parisien en décembre 2021.

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