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Cinq "casses" célèbres effectués tout en douceur

Arsène Lupin des temps modernes, ils ont dépouillé des bijouteries, des coffres-forts et des comptes bancaires sans armes, ni violence. Attention, certains courent toujours.

Article rédigé par Kocila Makdeche
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Albert Spaggiari (au centre, cravate noire), entouré de policiers et de son avocat, sur les lieux de son forfait, à Nice, lors d'une reconstitution, le 30 octobre 1976. (AFP)

Pour certains voleurs, la ruse est la plus efficace des armes. Dimanche soir, lors du démontage de la Foire de Paris, deux hommes se sont emparés de 300 000 euros de bagues et autres bijoux. Un butin dérobé sans armes, ni violence. L’un des voleurs, déguisé en électricien, a détourné l’attention du joaillier, permettant à son complice de s’emparer de la valise remplie de bijoux et de prendre la fuite.

Retour sur cinq autres casses mémorables, qui eux-aussi se sont déroulés tout en douceur.

Déguisés en policiers, ils dépouillent un musée

C'est l'histoire d'un braquage fort bien pensé. Déguisés en agents de police, les deux voleurs s’introduisent, le 18 mars 1990, dans le musée Isabella Stewart Gardner de Boston (Massachusetts, Etats-Unis), l’un des plus fascinants du pays. Képis vissés sur la tête, ils prétextent un mandat d’arrêt contre les gardiens du musée qui, éberlués, se laissent menotter sans broncher. Les escrocs prennent alors leurs temps : en une heure et vingt minutes, ils dérobent treize tableaux de Rembrandt, Vermeer ou Degas. Le tout pour un montant estimé à 500 millions de dollars. Les voleurs, comme les tableaux, n’ont jamais été retrouvés.

L’année dernière, le FBI a pourtant affirmé avoir identifié les malfrats : des membres d’une organisation criminelle du nord-est des Etats-Unis, explique Le Figaro. Les voleurs n’ont pourtant pas à s’inquiéter : le délai de prescription étant dépassé, les cambrioleurs ne peuvent plus être inculpés.

Depuis leurs ordinateurs, ils détournent plusieurs millions

Plus besoin d’armes de poing à l’heure du numérique. Avec de simples ordinateurs, une bande de pirates informatiques parvient à détourner près de 45 millions de dollars, soit environ 35 millions d’euros. Le tout dans 26 pays. L’opération, menée entre le 22 décembre 2012 et le 20 février 2013, s'effectue en plusieurs étapes, selon le quotidien américain New York Times.

Les hackers parviennent d'abord à entrer dans le système informatique d’une compagnie indienne de carte de crédit, qui traite notamment avec Visa et Mastercard. Ils prennent alors possession des numéros de cartes et des codes secrets de plusieurs centaines de clients – ce qui leur permet de créer des fausses cartes bancaires. Sur internet, ils recrutent une véritable armée de petites mains qui effectuent des retraits, dans le monde entier. Huit personnes, soupçonnées d’appartenir à ce cybergang, ont été interpellées aux Etats-Unis.

 Le faux malade subtilise de l'argent dans la soute d'un avion

Il a dérobé 172 000 euros dans un avion, en plein vol. La somme semble dérisoire comparée à d’autres casses, mais la technique est spectaculaire. En mars 2011, le voleur embarque sans bagage dans l’avion de la compagnie Air Antilles Express, reliant Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) et l'île de Saint-Martin. Dans la soute, 1,2 million d’euros, convoyés par la Brinks, sommeillent. L'homme se plaint d’être souffrant et passe la majorité du vol dans les toilettes de l’appareil. En réalité, il démonte la cloison des WC pour accéder au butin. 

Le bandit a tout prévu. Une fois l'argent dérobé, pour échapper à la police, il requiert une ambulance. Pris en charge directement sur la piste d’atterrissage, il quitte l’aéroport en évitant le filtre policier. Une fois hors d'atteinte, il explique à ses soignants qu'il se sent beaucoup mieux. Et s’évapore dans la nature. 

Le prétendu diamantaire se fait la malle avec 24 kilos de pierres précieuses

2007. Anvers (Belgique), capitale mondiale du diamant. Un sexagénaire sort de la banque ABN Amro avec deux attachés-cases remplis de diamants. Soit 24 kilos de pierres précieuses, pour un montant de 21 millions d’euros, dérobés sans commettre la moindre effraction. L’opération, pensée étape par étape, a duré dix-huit mois, selon le chef de la police judiciaire fédérale belge, interrogé par Libération.

L’homme se fait passer pour un diamantaire et loue un coffre dans la banque, dont il devient un client régulier. Charmeur, il gagne la confiance du personnel à coups de fleurs et de chocolats. Un jour, l’un des gardiens, débordé, lui confie la clé des coffres. Avant de la lui rendre, quelques secondes plus tard, le voleur prend soin d’en faire une empreinte grâce à une pâte spéciale. Quelque temps après, en pleine journée, il cambriole les coffres et sort de l'établissement sans être inquiété. Il n’a jamais été rattrapé.

Ils creusent un tunnel pour le "casse du siècle" 

C’est à Albert Spaggiari qu’on doit la célèbre expression de "casse du siècle". En 1976, l’homme dérobe 50 millions de francs directement dans la salle des coffres de la Société générale de Nice (Alpes-Maritimes). La méthode ? Depuis les égouts de la ville, Spaggiari et ses complices atteignent la banque en creusant un tunnel de huit mètres de long. Ces travaux leur prennent trois mois.

Une fois dans la banque, l’équipe passe tout le week-end à forcer les coffres et à festoyer. La légende veut que Spaggiari se soit même offert le luxe de laisser ses complices travailler seuls pour aller dîner en ville, le samedi soir. Il est arrêté trois mois plus tard, mais parvient à s’échapper du palais de justice en sautant par la fenêtre. Il décède d’un cancer à l’âge de 56 ans. Libre.

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