"Ça a touché tous les habitants" : l'émotion dans le village de Suèvres, trente ans après l'enterrement de la "petite martyre de l'A10"
Le mystère autour de la "petite martyre de l'A10" est bientôt résolu, trente ans après sa mort. Dans le village de Suèvres (Loire-et-Cher) où la petite Inass a été enterrée, les habitants viennent toujours se recueillir.
"Nous allons être soulagés, on va savoir de quoi il en retourne." Dans le petit cimetière de Suèvres (Loire-et-Cher), Kléber Cousin, 93 ans, se recueille devant la tombe de la "petite martyre de l’autoroute A10". Trente ans après, le mystère est bientôt résolu. L'enfant porte désormais un prénom : Inass. Le corps mutilé de la petite fille avait été retrouvé au bord de l'autoroute, au niveau de la commune, en 1987. À l’époque, Kléber Cousin était le maire du village : "Ça a touché tous les habitants."
Sur la tombe de l’enfant, il est écrit : "À la mémoire de la petite inconnue de l’autoroute A10". Kléber Cousin raconte : "On avait fait une petite cérémonie pour l’enterrement. Il y avait une soixantaine de personnes."
Martyriser cette petite et la laisser sur le bord de l’autoroute, c’est horrible, honteux, impensable !
Kléber Cousinsur franceinfo
Pour lui, "Ces gens-là ont besoin d’être punis, et sévèrement. Croyez-moi, si j’avais à dire ma parole là-dessus, ce serait dur." Il se souvient de l’enquête des gendarmes à l’époque : "Dans la maison aux volets fermés, ils ont passé un mois à observer les allées et venues dans le cimetière, pour voir si quelqu’un qu’on ne connaissait pas serait venu sur la tombe, car le garde-champêtre connaissait tout le monde sur la commune. Ça finit par se solutionner. Pour moi, c’est un soulagement. Avant de mourir, je saurai qu’on a retrouvé ses parents, et qu’elle a un nom."
"Je croyais l'affaire dissoute"
Geneviève était aussi présente à l’enterrement : elle était l’épouse de l’ex garde-champêtre, en 1987. C’est lui qui a mis en terre la petite fille. Elle s’occupait de fleurir la tombe, mais beaucoup moins ces dernières années, car elle n’avait plus d’espoir que cette énigme soit résolue un jour. "On va connaître la vérité. Mais je croyais que l’affaire était dissoute. Et puis c’est arrivé. Tant mieux."
Seuls les ainés ici se souviennent de cette affaire. Denise veut que justice soit faite : "Ça ne va pas la ramener, mais quand même, cette pauvre gamine... Les parents, je ne sais pas ce que je leur ferais." Le maire actuel, Philippe, a toujours cru que l’enquête aboutirait : "Ils n’ont jamais lâché l’affaire. Maintenant que l'on a trouvé, on ne peut qu’être content."
Inass, le prénom de la petite martyre de l’A10, sera peut-être inscrit sur sa tombe. La mairie l’envisagera peut-être, à l’issue de l’enquête.
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