Ce que l'on sait du meurtre d'une adolescente à Nantes et du principal suspect, déjà condamné pour viols
Un homme de 46 ans, déjà condamné en 2005, a été interpellé jeudi. Il a reconnu son implication dans le viol et le meurtre de cette adolescente de 15 ans, le 20 août dernier.
Une jeune fille de 15 ans a été retrouvée en arrêt cardio-respiratoire, jeudi 20 août, dans les combles d'une maison où s'était déclaré un incendie, à Nantes (Loire-Atlantique). Les secours ne sont pas parvenus pas à la réanimer. Le parquet de Nantes a ouvert une enquête pour homicide volontaire, confiée à la brigade criminelle de l'antenne de police judiciaire et un suspect a été interpellé jeudi 27 août. L'homme, âgé de 46 ans et déjà condamné pour des viols, a reconnu les faits avant d'être mis en examen et placé en détention provisoire, a annoncé le parquet samedi soir. Voici ce que l'on sait de cette affaire.
Une adolescente partie récupérer un colis
Céleste allait avoir 16 ans et vivait à 200 mètres du lieu où elle a été retrouvée. La lycéenne était partie de chez elle vers 16 heures, jeudi 20 août, pour aller chercher un colis, selon Olivier Bonhomme, procureur adjoint de Nantes. Ne la voyant pas rentrer une heure plus tard, sa mère s'est inquiétée. Le corps de l'adolescente a été retrouvé vers 18 heures dans un appartement délabré de la rue Adolphe Moitié.
La jeune fille était passionnée de mode et de dessin. Elle venait de passer l'année en seconde dans un lycée professionnel, rapporte France Bleu Loire Océan. Ses obsèques auront lieu mardi 2 septembre.
Deux départs de feu pour effacer les traces du crime
Deux départs de feu, à deux endroits différents, avaient été constatés le 20 août. Ce sont les pompiers qui ont découvert le corps de la jeune fille, alors qu'ils intervenaient pour éteindre un incendie qui s'était déclaré dans les combles d'une maison. "Le crime a donc été commis dans un temps court. Et l'incendie était sans doute destiné à masquer des traces", indiquait la semaine passée Olivier Bonhomme. L'appartement en question est situé dans un petit immeuble, à l'arrière d'une cour, au numéro 3 de la rue Adolphe Moitié, tout près du marché Talensac, dans le centre-ville nantais.
Les pompiers ont indiqué que le corps de la jeune fille dégageait une odeur de produit chimique, qui pourrait faire penser à de la Javel, précise France 3 Pays-de-la-Loire. Des traces de strangulation ont aussi été mises en évidence par l'autopsie de la victime.
Le suspect, déjà condamné pour viols, a reconnu les faits
Un homme de 46 ans a été interpellé et placé en garde à vue, jeudi 27 août. Son ADN a été retrouvé sur le soutien-gorge de la victime, a indiqué une source policière à franceinfo. Il a reconnu les faits, selon France Bleu Loire Océan. "Il a livré spontanément des aveux précis et circonstanciés contrairement à ce qu'on aurait pu penser", a expliqué Pascal Gontier, le directeur adjoint de section régionale de police judiciaire de Rennes.
Il a reconnu "l'intégralité des faits, le viol, le meurtre et la destruction d'un bien d'autrui par incendie", complète Yvon Ollivier, le procureur de la République adjoint de Nantes. L'homme a aussi avoué être venu à Nantes quelques jours plus tôt pour repérer un lieu avant d'y revenir, le 20 août. "Il l'a fait monter en lui proposant de l'aider à porter un carton", explique Yvon Ollivier.
L'homme figurait dans le fichier des délinquants sexuels, après avoir été condamné en 2005 à 18 ans de prison pour plusieurs viols, selon les informations de France Bleu Loire Océan. Le suspect a été libéré en 2015 après une remise de peine. Sa compagne, âgée de 48 ans, a également été interpellée. Dans les années 2000, cet homme avait fait une dizaine de victimes, rapporte France Bleu. "A chaque fois, le même scénario : il attendait la victime dans la rue, il lui demandait de l'aider à monter un colis dans un appartement" avant de la violer.
L'homme avait reconnu les faits en 2003 et n'avait pas fait appel de sa condamnation, se souvient son avocate de l'époque, maître Hélène Mérade. Elle s'est dite "extrêmement surprise" par la récente arrestation de son ancien client, qui avait accepté de se faire soigner et disait "regretter terriblement ce qu'il avait fait". "L'avocat général avait pointé un grand risque de récidive, les experts aussi", a pour sa part affirmé maître Lee Takhedmit, avocat pénaliste à Poitiers, stagiaire à l'époque auprès de l'avocat de l'accusé, à France Bleu Loire Océan.
Maître Emmanuel Breillat, ancien avocat d'une des victimes, se souvient, lui, d'un violeur en série qui "aurait continué (...) s'il n'avait pas été arrêté par la police". La condamnation de l'homme et la remise de peine dont il a pu bénéficier après douze ans de détention laissent penser que le suspect avait suivi son engagement de se faire soigner. "On n'obtient pas des réductions de façon aussi importante sans qu'il y ait un investissement personnel", souligne Emmanuel Breillat.
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