Climat "électrique" à Mayotte, après la mort d'un manifestant
Cela fait 24 jours que le Dom de Mayotte est secoué par des troubles, depuis le lancement d'un mouvement de protestation contre la vie chère. Lundi, un premier accord avait été signé entre un seul syndicat FO et la grande distribution pour la baisse de neuf premiers produits. Accord insuffisant pour les manifestants qui ont décidé de poursuivre le mouvement.
C'est lors d'une de ces manifestations à Mamoudzou, la préfecture, manifestation tournant à l'échauffourée hier matin, que Ali El Anziz, un homme de 39 ans, s'est effondré. Les médecins ont provisoirement conclu à une crise cardiaque, mais une autopsie est prévue aujourd'hui, et une enquête sur les circonstances de son décès a été ordonnée par le procureur de la République.
Appel au calme
En attendant, la réaction de la foule ne s'est pas fait attendre. La nuit a été très agitée dans l'île. Plusieurs supermarchés ou entrepôts ont été pillés. Le préfet a été attaqué à coup de galets à la sortie des studios de la chaîne Mayotte Première. Le président (Divers gauche) du conseil général, Daniel Zaïdani, a de son côté demandé son départ et réclamé "un interlocuteur crédible et audible". La ministre de l'Outre-mer Marie-Luce Penchard a appelé la population mahoraise au calme. Elle a également annulé la visite qu'elle devait effectuer, aujourd'hui et demain, à La Réunion voisine. Enfin, le socialiste François Hollande a appelé hier le gouvernement à "faire preuve de retenue" dans le maintien de l'ordre à Mayotte et à rétablir "le dialogue dans les meilleurs délais".
Une marche blanche est prévue ce matin dans le quartier d'où le manifestant décédé était originaire.
Cécile Quéguiner, avec agences
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