Corruption présumée : 12 policiers de la BAC Nord de Marseille en garde à vue
Les "bœuf-carottes" ont investi ce mardi matin les locaux de la BAC (Brigade anti-criminalité) des quartiers Nord de Marseille. Des perquisitions ont été menées dans les vestiaires des fonctionnaires.
Quatre policiers de la BAC ont été interpellés et immédiatement placés en garde à vue. Il s'agit de quatre hommes de l'équipe de jour de la BAC, qui ne sont pas officiers de police judiciaire.
D'autres interpellations ont eu lieu dans la soirée et ont permis d'interpeller huit autres fonctionnaires de police. Les policiers interpellés ont entre 35 et 45 ans.
Ces policiers sont soupçonnés d'avoir prélevé des produits stupéfiants et de l'argent liquide sur des dealers et des vendeurs de cigarettes à la sauvette qu'ils avaient interpellés. Des hommes "qui se payaient sur la bête", résume le procureur de Marseille Jacques Dallest, évoquant "une pratique assez répandue au sein de ce service et depuis assez longtemps."
Dénonciations internes
Les limiers de la "police des polices" agissent dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte début 2012 pour "vols et extorsions en bande organisée, violences aggravées, trafic de stupéfiants" — des faits passibles de 15 à 20 ans de réclusion criminelle — à la suite de dénonciations internes. Un fonctionnaire de la BAC, révoqué pour avoir relâché un dealer en possession de stupéfiants sans en avoir informé sa hiérarchie, s'était épanché dans la presse locale.
À ce stade de l'enquête, la hiérarchie ne serait pas impliquée.
Cette affaire éclate alors que les têtes viennent de changer au sommet de la police marseillaise : un nouveau préfet de police, doté de pouvoirs étendus, a été nommé à la mi-septembre en Conseil des ministres. Peu avant, un Conseil interministériel consacré à la criminalité à Marseille avait réuni une quinzaine de membres du gouvernement.
La deuxième ville de France est, depuis de nombreux mois, le théâtre de règlements de comptes sanglants sur fond de trafic de drogue.
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