Florence Arthaud, la "petite fiancée de l'Atlantique" en cinq vidéos
De la chanson "Flo" interprétée en duo avec Pierre Bachelet à sa victoire lors de la Route du Rhum en 1990, en passant par sa vision de la vie… Retour sur la vie de la navigatrice morte lundi dans un accident d'hélicoptères en Argentine.
Agée de 57 ans, Florence Arthaud était l'une des plus grandes navigatrices au monde. Elle avait remporté en 1990 la Route du Rhum, la plus prestigieuse des transats en solitaire. Celle que l'on surnommait la "petite fiancée de l'Atlantique" est morte lundi 9 mars, en Argentine, dans un accident d'hélicoptères, sur le tournage d'une émission de télé-réalité, "Dropped". Retour sur la vie d'une aventurière en cinq vidéos.
"Ne penser à rien d'autre que foncer" (1978)
A 21 ans, la navigatrice prend part à la première Route du Rhum, en 1978. Elle arrive 11e à Pointe-à-Pitre. "J'ai souffert mais je n'ai jamais regretté. Regretter, ça ne sert à rien", raconte-t-elle. "Quand on a fait le maximum, on a toujours des moments où on en a le ras-le-bol (...). A la fin, quand ça n'allait pas, je gueulais, je gueulais sur mon pont ! Et après, je me reprenais, j'agissais (...). On a un but à atteindre : aller vite, le plus vite possible", estime alors la jeune Florence Arthaud, ajoutant "n'avoir pensé à rien d'autre que foncer".
L'entrée dans la légende avec la Route du Rhum (1990)
C'est la victoire de la Route du Rhum qui fait entrer Florence Arthaud dans la légende de la voile. En 1990, elle remporte la plus prestigieuse des transats en solitaire, entre Saint-Malo et la Guadeloupe, et réalise deux exploits en un. Alors que son pilote automatique et sa radio l'ont lâchée en route, elle devient la première femme à remporter la mythique traversée et explose le record de son prédécesseur Philippe Poupon, en 14 jours, 10 heures et 10 minutes, seule à la barre du Pierre Ier, un trimaran de 18,28 m.
"Le bateau, c’est tout ce que je pouvais faire" (2000)
Issue d'une famille bourgeoise parisienne, à la tête des éditions Arthaud depuis la fin du XIXe siècle, Florence Arthaud veut prendre le large, après un spectaculaire accident de voiture qui la plonge dans le coma, à 17 ans, et lui vaut deux ans de convalescence.
Face à Thierry Ardisson, en 2000, elle confie que la voile a été une échappatoire : "Ça m’a sortie de mon milieu, et de ce qui m’était destiné." "Je n'avais le droit de rien faire, ni au niveau des études parce que je n’étais pas très vive intellectuellement, ni au niveau sportif, sauf le bateau, c’est tout ce que je pouvais faire."
"Flo", le duo avec Pierre Bachelet (1989)
"Flo, c'est bien le nom que tu voulais, toi qui ressembles à la marée sur les cailloux de Saint-Malo." L'introduction de cette chanson restée célèbre est chantée par Pierre Bachelet. "Pierre, quand mon voilier s'envole sur l'eau, j'ai l'impression d'être un oiseau et j'ai le cœur sans illusions", répond la navigatrice au chanteur, dans ce duo sorti en 1989.
Sur le plateau de "Tout le monde en parle", en 2000, la navigatrice explique que l'expérience n'a pas été une partie de plaisir. "J'ai dit oui un soir. Et puis ensuite j'étais partie faire une course autour du monde. Ça a été une épreuve terrible pour moi. Je suis très fière de l'avoir fait parce que c'est beaucoup plus dur que de traverser l'Atlantique en solitaire. Surtout les plateaux, c'était affreux, même si c'était du play-back, je tremblais comme une feuille."
"La vie, je l'ai bien vécue. Par les deux bouts !" (2013)
Florence Arthaud a frôlé la mort à plusieurs reprises. De quoi lui faire prendre conscience de la "précarité de la vie". "Dès l'âge de 17 ans, j'ai eu cet accident et j'ai été confrontée à tous ces jeunes quand j'étais à l'hôpital. Tous ces jeunes qui étaient beaucoup plus touchés que moi, ça fait prendre conscience de la précarité de la vie. Et la vie, je l'ai bien vécue. Par les deux bouts !" confie-t-elle en 2013 à la chaîne KTO. Dans cette interview, repérée par le Huffington Post, la navigatrice raconte ce qui lui est passé par la tête lorsque son bateau a chaviré en octobre 2011 : "Je pensais à ma fille... Je me suis dit 'la pauvre, elle n'aura plus de maman'."
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